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DES FACULTÉS ATTRACTIVE ET ALTÉRATRICE.

ayant besoin d’une abondante réfection, si l’application de l’aliment n’était pas beaucoup plus considérable que le sang évacué, jamais elles ne pourraient reprendre leur premier embonpoint. Chez elles donc l’attraction devra être d’autant plus grande qu’elles auront besoin d’une plus grande réparation. Érasistrate ici ne s’aperçoit pas, je ne sais comment, qu’il place en premier lieu ce qui se produit en second. En effet, dit-il, comme chez les malades une juxtaposition abondante a lieu pour leur réfection, le remplacement successif du sang est également abondant. Mais comment la juxtaposition serait-elle considérable, si elle n’a été précédée d’une distribution copieuse de l’aliment ? S’il appelle distribution le parcours de l’aliment dans les veines, et s’il appelle l’introduction dans chacun de ces nerfs ou artères simples et invisibles, non pas distribution, mais succession, comme quelques-uns ont jugé bon de la nommer, quand ils disent ensuite que le trajet dans les veines se fait uniquement par remplacement du sang évacué, qu’on nous explique alors le transport du sang dans les vaisseaux conçus par la raison seulement. Que la théorie relative au remplacement ne puisse s’appliquer à ces vaisseaux, surtout dans les corps excessivement amaigris, c’est ce qui a été démontré. Que dit Érasistrate à l’égard de ces vaisseaux dans le second livre Sur l’ensemble des choses ? Sa phrase mérite d’être remarquée : « Dans les derniers vaisseaux simples, grêles et étroits, le sang vient des vaisseaux adjacents se juxtaposer dans les vides laissés par le départ des matières, l’aliment étant attiré et apporté par les parois des vaisseaux. » Dans cette phrase, j’approuve et j’admets d’abord le terme par les parois ; car si c’était par l’orifice même que le nerf simple recevait la nourriture, il ne pourrait pas la distribuer dans toute son étendue. En effet, ce nerf est consacré au pneuma psychique, mais il peut recevoir par les parois le sang de la veine simple adjacente. En second lieu, j’admets encore dans la phrase d’Érasistrate le mot qui précède l’expression par les parois. Que dit-il ? La nourriture est attirée par les parois des vaisseaux. Qu’elle soit attirée, nous en convenons aussi ; mais nous avons démontré précédemment que ce n’est pas par le procédé du remplacement de ce qui est évacué.