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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.



Chapitre xi. — Des trois espèces de fibres, droites, transverses, obliques, propres à chaque catégorie d’organes.


Terminons ce livre, pour ceux qui recherchent la vérité, en y ajoutant tout ce qui lui manque. De même que l’estomac, chez les personnes très-affamées, attire manifestement et entraîne les aliments avant qu’ils soient exactement triturés dans la bouche, tandis que chez les personnes dégoûtées et qui mangent par nécessité, il les repousse et les rejette (voy. chap. viii) ; de même, chacun des autres organes possède les deux facultés attractive des choses propres et expulsive des choses contraires. Aussi, quand un organe est formé d’une seule tunique, comme les deux vessies (vésico-biliaire et vessie), les matrices et les veines, il possède néanmoins les deux espèces de fibres droites et transverses. Il existe une troisième espèce de fibres, les fibres obliques, qui sont bien moins nombreuses que les espèces précédentes. On la trouve dans les organes composés de deux tuniques, mêlée dans une seule de ces tuniques aux fibres droites, et dans ceux formés d’une seule tunique, on la trouve mêlée aux deux autres espèces. Elles aident considérablement à l’action de la faculté dite rétentive. En effet, tant que dure l’action, la partie a besoin d’être pressée et contractée en tous sens sur son contenu, l’estomac pendant la coction, les matrices pendant toute la durée de la gestation. Ainsi, la tunique des veines qui est unique a été composée de fibres de plusieurs espèces ; au contraire, des deux tuniques de l’artère, la tunique externe est formée de fibres circulaires, la tunique interne de fibres la plupart droites et de quelques-unes obliques ; en sorte que les veines ressemblent aux matrices et aux vessies par la disposition des fibres, bien qu’elles manquent d’épaisseur, tandis que les artères ressemblent à l’estomac. Seuls de tous les organes, les intestins sont formés de deux tuniques, ayant toutes deux des fibres transverses. Pourquoi est-il préférable que la nature de chacun des organes soit telle qu’elle est actuellement et que les intestins soient composés de deux tuniques semblables, ce sujet appartient au traité Sur l’utilité des parties (cf. particul. IV, viii). Il ne faut donc pas attendre de nous maintenant d’explication sur de semblables sujets, pas plus que sur la raison pour laquelle les anatomistes ne sont pas d’ac-