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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, viii.

dirai-je des apophyses et des trous de toutes les vertèbres ? Pour moi, ces apophyses et ces trous me paraissent être l’œuvre, non pas seulement de l’art, mais d’une prévoyance admirable ; toutefois il n’est pas temps encore d’en parler, car mon but n’est pas simplement de traiter de l’épine et des vertèbres ; je me propose de donner l’explication des mouvements de la tête. Nous avons dit qu’ils étaient effectués par les articulations de la première et de la seconde vertèbre. Ce sont donc ces mouvements seuls que je veux faire connaître, et si nous trouvons actuellement quelque preuve d’une plus grande sagesse dans la structure générale de ces vertèbres ou de toute l’épine, nous en parlerons au prochain livre.


Chapitre viii. — Galien se propose de démontrer que toutes les dispositions prises par la nature pour ce qui regarde la structure, la forme, la situation, le nombre, la force des muscles qui meuvent la tête sont les meilleures possibles. — Énumération et description succincte des muscles postérieurs qui meuvent la tête seule, ou le col en même temps que la tête. — Division de ces muscles en deux séries : petits et grands, ou intrinsèques et extrinsèques. — Énumération et brève description des muscles antérieurs. — Que la connaissance des attaches des muscles entraîne celle de leur position et de leur action, laquelle est en rapport avec la direction des fibres.


Revenons donc à notre sujet, en rappelant d’abord que les mouvements de la tête s’exécutent d’une manière si admirable par la puissance des ligaments, l’exact assemblage des articulations, la force et le nombre des muscles moteurs, qu’on ne peut imaginer quelque chose de préférable ni de plus solide, et en rappelant en outre que deux de nos propositions sont démontrées[1]. Après avoir traité des ligaments et des articulations de la tête, nous passons maintenant à la troisième et dernière, et nous indiquerons si l’art de la nature se manifeste aussi dans les muscles qui la meuvent. N’omettons rien ici de ce qui concerne leur structure : que notre discours expose la situation, la grandeur, la force de chacun d’eux, et leur nombre total ; qu’il démontre qu’ici encore on ne voit rien d’inutile, rien d’incomplet, ni qui étant absolument différent, puisse être mieux qu’actuellement. Il serait préférable de faire, en pré-

  1. C’est-à-dire la nécessité de deux articulations disposées d’une certaine façon, et de ligaments à la fois résistants et extensibles.