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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/31

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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

l’occipital, ni les autres mouvements de circumduction latérale exécutés par l’articulation de la première vertèbre ne rencontrent d’obstacle dans la seconde.

Peut-être ne trouve-t-on pas admirable ni qu’il existe quatre cavités [articulaires] à la première vertèbre, ni qu’elles soient ainsi réparties : deux en haut et deux en bas ? Peut-être n’admirera-t-on pas non plus qu’elles soient situées de chaque côté, les unes à droite les autres à gauche, bien que toutes ces dispositions soient utiles. Peut-être aussi dira-t-on que cette exacte proportion entre les cavités et les saillies n’est pas une œuvre d’art, et qu’elle résulte du hasard et non de la prévoyance du Créateur ; cependant si elles étaient plus grandes, elles auraient rendu l’articulation lâche et flottante, et si elles étaient moindres, ses mouvements auraient été gênés par l’étroitesse du lieu. Que l’écartement plus grand des cavités supérieures, moins grand des cavités inférieures, écartement dans les unes et les autres exactement proportionné aux saillies qu’elles reçoivent, soit aussi, si vous voulez, l’œuvre du hasard ; mais que les bords externes des cavités soient plus élevés, et à la fois tournés en dedans, tandis que les bords internes sont abaissés et présentent comme une voie d’écoulement vers la région interne, pour moi je ne puis accorder qu’une disposition si admirable soit le résultat du hasard. Il est évident que la nature, disposant avec un soin prévoyant la conformation des parties, a inventé pour les cavités une telle figure, afin que dans les mouvements un peu violents les saillies qui y pénètrent, si elles subissent une légère flexion, du moins ne s’échappent pas des cavités, et afin de consolider l’ensemble de l’articulation. Quant à l’apophyse odontoïde et à la première vertèbre qui la reçoit, comment supposer qu’elle soit l’œuvre du hasard ? Supposons-le néanmoins ; mais pour le ligament qui rattache à la tête l’extrémité de cette apophyse ascendante (ligam. odontoïdiens ; voy. p. 9), et pour celui qui à la fois fixe la dent et protége la moelle (ligam. semi-lunaire), je pense que pas une personne de bon sens ne s’imaginera que ce soit l’œuvre du hasard et non d’un artiste. Que parmi les vingt-quatre vertèbres du rachis tout entier, il n’y en ait pas une autre qui présente de semblables ligaments, et que dans celle-ci les ligaments ne se trouvent pas dans une partie autre que celle qui les réclamait, personne, je pense, ne prétendra non plus que ce soit le fait du hasard. Que