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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/329

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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

te : si pour tuer un animal vous lui coupez d’importantes et nombreuses artères, vous trouverez ses veines vides comme ses artères, ce qui n’aurait pu avoir lieu, s’il n’existait entre elles des communications. Dans le cœur également, la partie la plus ténue du sang est attirée de la cavité droite dans la cavité gauche, la cloison qui les sépare étant percée de trous qu’on peut parfaitement voir comme des fosses avec un orifice très-large qui va toujours se rétrécissant de plus en plus (cf. Util. des parties, VI, xvii). Cependant il n’est pas possible de voir leurs dernières extrémités à cause de leur ténuité et parce que l’animal étant déjà mort, tout est refroidi et affaissé. Mais ici encore le raisonnement en partant d’abord du principe que rien n’est fait en vain par la nature, s’explique ces communications des cavités du cœur ; car ce n’est pas au hasard ni fortuitement que les fosses ont été créées se rétrécissant de la sorte. En second lieu, on conclut de ce fait que des deux orifices de la cavité droite du cœur, l’un qui amène le sang et l’autre qui le renvoie, celui qui l’amène est beaucoup plus considérable que l’autre. En effet, comme si tout le sang que la veine cave donne au cœur n’était pas renvoyé par celui-ci au poumon, l’insertion de la veine cave sur le cœur est plus considérable que l’implantation sur le cœur de la veine qui va sur le poumon. Cela ne veut pas dire qu’une partie du sang a été dépensée pour la nutrition du corps même du cœur. En effet, il est une autre veine ramifiée dans le corps du cœur, laquelle n’est pas dérivée du cœur et n’en reçoit pas de sang (veine coronaire — voy. Util. des parties, VI, xvii). Si une partie du sang est dépensée, la veine qui amène le sang au poumon n’est pas moindre que la veine insérée sur le cœur, dans la proportion de la quantité vraisemblable de sang employée pour la nourriture du cœur ; mais la différence est beaucoup plus forte. Il est donc évident qu’il passe du sang dans la cavité gauche. En effet, les vaisseaux de cette cavité étant au nombre de deux, celui qui du poumon lui amène le pneuma (veine artérieuse) est beaucoup plus petit que la grande artère (aorte) issue du cœur et d’où dérivent toutes les artères du corps, comme si cette cavité ne recevait pas seulement le pneuma du poumon, mais encore du sang de la cavité droite par les communications indiquées. Qu’il soit préférable pour les parties du corps d’être nourries les unes par un sang pur, ténu et vaporeux, les autres