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DES FACULTÉS NATURELLES, III, xv.

la plus légère du sang. Ainsi encore pour les artères qui aboutissent à l’estomac et aux intestins et qui dérivent de l’artère située sur le rachis, elles exercent toutes en se dilatant leur attraction sur le cœur lui-même et sur les veines si nombreuses qui l’avoisinent. En effet elles ne sauraient faire un emprunt important aux intestins et à l’estomac qui renferment en eux une nourriture si épaisse et si lourde, remplies qu’elles sont par avance de substances plus légères. Plongez un tube dans un vase rempli d’eau et de sable et attirez avec la bouche l’air du vase, le sable ne pourra remonter avant l’eau ; toujours dans les phénomènes du remplacement de ce qui est évacué, la partie plus légère suit d’abord. Il ne faut donc pas s’étonner si de l’estomac il n’arrive aux artères déjà pleines de substances plus légères qu’une quantité très-petite de sang et d’un sang parfaitement élaboré.


Chapitre xv. — De deux espèces d’attraction ; l’une s’exerce en raison du remplacement nécessaire de ce qui est évacué ; l’autre en vertu d’une qualité propre de la matière. — L’attraction opérée par les vaisseaux est un exemple de la première espèce ; l’action de la pierre aimantée est un exemple de la seconde espèce. — Cf. dans le livre I les chap. xiii et suiv.


Il faut savoir qu’il existe deux genres d’attraction qui résultent l’une du remplacement de ce qui est évacué, l’autre d’une qualité propre à la matière. En effet autre est l’attraction de l’air dans le soufflet, autre celle du fer par la pierre d’aimant. Il faut savoir aussi que le remplacement de ce qui est évacué a toujours pour résultat d’attirer d’abord la substance plus légère, tandis que celui de la qualité propre attire souvent, si cela se rencontre, la substance plus lourde, au cas où la nature s’en accommode. Ainsi dans les artères et dans le cœur qui sont des organes creux, capables de se dilater, toujours la substance plus légère suit d’abord, et comme ils ont besoin de nourriture, l’aliment propre est attiré dans les tuniques mêmes qui sont les corps des organes. En conséquence tout le sang qui a passé dans la cavité de ces organes dilatés étant très-propre et très-apte à nourrir, est attiré par les tuniques mêmes des vaisseaux (cf. Utilité des parties, VI, ix, x, xv, xviii, xxi.)

Que les veines laissent passer quelque chose dans les artères, en voici, outre les raisons données (chap. xiv), une preuve suffisan-