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VII


DU MOUVEMENT DES MUSCLES[1].


LIVRE PREMIER.


Chapitre premier. — Multiplicité des muscles. — Difficulté de les dénombrer avec exactitude. — Diversité des lieux où ils s’implantent. — Expériences qui prouvent que les muscles sont les organes du mouvement. — Définition et origine du tendon, du ligament et du nerf. — Théorie mécanique de l’action des nerfs. — Distribution des artères, des veines et des nerfs dans les muscles.


Les muscles sont les organes du mouvement volontaire, et leur nombre est si considérable qu’il n’est pas même facile de les compter : en effet, quelques muscles s’unissent entre eux de façon qu’ils semblent n’en former plus qu’un seul ; ou bien un muscle unique se termine en plusieurs tendons et semble par conséquent constituer, non plus un seul muscle, mais autant de muscles qu’il y a de tendons. Pour cette raison donc, et aussi parce qu’ils présentent des formes très-variées et s’implantent sur des parties dissemblables (c’est-à-dire sur la peau, les os, ou sur une substance intermédiaire), les muscles ont un mode de mouvement très-difficile à saisir. Une circonstance également importante, c’est qu’ils s’implantent sur les parties mues en des lieux différents et souvent opposés. En effet, les uns s’implantent en haut, les autres en bas ; les autres en avant ou en arrière, d’un côté ou d’un autre. Mais de plus, si on fait à un muscle quelconque une incision transversale qui ne soit ni trop petite ni trop superficielle, l’un des mouvements de la partie sur laquelle ce muscle s’implante sera nécessairement compromis, et comme ces lésions sont d’une nature très-variée, cette circonstance contribue aussi à rendre le mode

  1. Pour ce traité je dois à l’obligeance de mon ami, M. le docteur Bussemaker, la collation d’un très-bon manuscrit de l’Escurial (t. III, 7), dont les variantes n’avaient jamais été relevées. En plus d’un passage ces variantes m’ont fourni un texte de beaucoup préférable à celui des éditions et à celui que représente la traduction latine. J’ai eu recours aussi, dans tous les passages difficiles, à notre manuscrit 1849, du commencement du xive siècle et qui offre un certain nombre d’excellentes leçons. — Voy. du reste la Dissert. sur la physiol. pour toutes les questions de doctrine que soulève cet important traité.