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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/337

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DES MUSCLES, DES TENDONS ET DES NERFS.



Chapitre ii. — Structure et mode d’implantation du tendon qui participe, suivant Galien, de la nature du nerf et du ligament.


Il nous reste encore à parler de la nature des tendons, afin qu’il ne subsiste aucune obscurité dans ce que nous allons dire maintenant. Nous avons avancé précédemment (chap. i) que la nature des tendons est comme un mélange des ligaments et des nerfs ; voilà ce que nous avions dit ; nous allons donner maintenant l’explication que nous avions négligée. Le tendon dépasse autant en dureté le nerf qu’il dépasse le ligament en mollesse, mais le volume du corps du tendon est aussi tel qu’il serait à peu près, si le tendon avait été formé des deux organes en question. De plus, tout ligament est insensible tandis que tout nerf est sensible ; mais le tendon n’est ni insensible, parce qu’il tient du nerf, ni aussi sensible qu’un nerf pur, parce qu’il n’est pas uniquement un nerf. Aussi, en tant qu’il participe de la nature du ligament, la précision de sa sensibilité est émoussée. Mais la circonstance que le tendon provient de l’extrémité du muscle, tandis que le nerf et les ligaments s’implantent sur sa tête et se distribuent ensuite dans tout le muscle, rend vraisemblable la conjecture que le tendon se forme des deux organes en question. La dissection rendra cette notion plus nette ; car vous verrez clairement que l’origine du muscle, dite tête du muscle, est plus nerveuse, que le centre est plus charnu, le centre où se trouve ce qu’on appelle le ventre des muscles. À partir de là, il devient encore de plus en plus nerveux, dans la même proportion qu’il l’est dans la première partie. Enfin l’extrémité inférieure paraît d’autant plus nerveuse que la tête l’est davantage. En effet, le nerf qui arrive au muscle se divise, dès l’instant de son implantation, en rameaux peu nombreux, et si ces rameaux se divisent de nouveau en d’autres, si les parties qui proviennent de cette seconde division se séparent encore une fois en d’autres, si cette bifurcation continue jusqu’au point de faire terminer les nerfs en fibres multipliées et extrêmement ténues, si enfin ces parties si ténues se réunissent de nouveau entre elles pour former des nerfs, il en résulte à l’extrémité du muscle des nerfs moins nombreux, mais d’un volume plus considérable que ceux qui les précèdent ; ces nerfs sont égaux en