Aller au contenu

Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
326
DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, ii-iii.

nombre et en volume à ceux qui se trouvent à la première origine du muscle. Comme, au contraire, le tendon dès son origine est beaucoup plus grand que le nerf qui arrive au muscle, il est clair qu’il ne s’est pas formé uniquement du nerf, mais qu’il s’est approprié aussi une partie et même une partie assez considérable de la substance des ligaments : en effet, dans plusieurs endroits on voit que l’épaisseur du tendon est le sextuple et souvent même le décuple de celle du nerf. C’est d’ailleurs fort à propos que les tendons sont ainsi faits et qu’ils ont ce volume-là, puisqu’ils devaient rendre les services que rend aussi bien un ligament qu’un nerf : car ils relient les muscles sous-jacents aux os sur lesquels ils s’implantent ; sous ce rapport, ils ne diffèrent en rien d’un ligament ; d’un autre côté ils sentent et se meuvent, et en cela ils tiennent de nouveau du nerf (cf. Util. des parties, XII, iii, p. 7-8).

Le tendon est devenu plus grand qu’un nerf parce qu’il devait lui-même mettre en mouvement un os, car le plus souvent tout tendon s’implante sur une extrémité d’os revêtue de cartilage ; cependant cette implantation ne se fait pas sur la première extrémité d’os venue, ni dans un état quelconque du tendon ; le tendon s’élargit lui-même et ensuite il s’enroule sur l’extrémité supérieure de l’os appelée tête (en effet, de cette manière le tendon devait, au moment où il est attiré lui-même par le muscle, attirer à son tour l’os qui vient après et auquel il est réuni), puisque le muscle avait besoin d’un lien sûr pour le rattacher à l’os qu’il devait mettre en mouvement, et qu’il n’existait rien de plus approprié à cet usage qu’un ligament.

Le nerf qui nous vient du cerveau est une route pour la force motrice ; il a pour but de communiquer cette force ; aussi est-il étendu à côté du ligament et entremêlé avec lui ; de cette manière le tendon s’est formé de ces deux organes.


Chapitre iii. — Tout tendon s’implante ordinairement sur un os, mais tout muscle ne se termine pas par un tendon. — Exemples à l’appui de ces deux propositions. — Conséquences qui résultent de ces faits pour les mouvements des muscles.


Tout tendon s’implante donc ordinairement sur un os, mais tout muscle ne se termine pas en un tendon ; aussi aucun tendon ne