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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/341

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LES MUSCLES ONT UN SEUL MOUVEMENT ACTIF.

dans la flexion du coude, il se courbe et se ramasse sur lui-même ; dans les extensions, il se relâche et s’allonge. Le grand muscle de l’avant-bras (fléchisseur superf.) possède évidemment des mouvements de la même espèce et qui sont très-visibles à la face interne de l’avant-bras ; il est courbé et contracté dans la flexion des doigts et dans leur extension il est lui-même étendu, relâché et allongé. De même, presque tous les autres muscles des membres paraîtront avoir des mouvements doubles si vous les dépouillez de la peau ; mais on distingue ceux dont nous venons de parler, même sans les dépouiller, à cause de leur grandeur. Dans les corps maigres et musculeux, la plupart des muscles manifestent leurs mouvements avant qu’on les dépouille de leur peau. Le muscle de l’anus, parce qu’il a une forme différente (il ressemble à une bourse qu’on ferme avec un cordon), possède aussi un mouvement propre. Le diaphragme encore ressemble à une bourse de cette espèce, à cette seule exception qu’il n’est pas percé. Vous en verrez clairement le mouvement, si vous divisez le péritoine et que vous écartiez les viscères sous-jacents. Pour les autres muscles du thorax et de tout l’épigastre, il suffit seulement d’enlever la peau. Il arrive aux muscles de l’épigastre le contraire de ce qui a lieu dans les muscles des membres et du visage. En effet, ceux-ci se courbent lorsqu’ils sont tendus et rétractés vers leur origine, ceux-là (muscles de l’abdomen) lorsqu’ils sont tendus, se dressent ; ils se courbent lorsqu’ils sont relâchés.


Chapitre iv. — Il n’existe qu’un seul mouvement actif pour chaque muscle (le mouvement de contraction ; celui d’extension du muscle étant une obéissance passive au mouvement actif du muscle antagoniste — cf. Util. des parties, VI, viii et XII, viii ; t. I, p. 402 et t. II, p. 21) et non pas six mouvements comme on le croyait généralement. — Démonstration de cette proposition par le raisonnement et par les expériences.


Existe-t-il (c’est le but primitif de notre examen) autant de modes de mouvement dans les muscles qu’il en apparaît soit après les vivisections, soit avant qu’on dépouille les parties ? Ou bien ces modes sont-ils beaucoup moins nombreux qu’ils ne le paraissent ? Il semble absurde, outre les autres raisons, qu’il n’y ait pas un mouvement d’une seule espèce (voy. plus loin, chap. v et vi) pour tous les muscles, comme il semblerait absurde de dire que