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LES MUSCLES ONT UN SEUL MOUVEMENT ACTIF.

tière, sans qu’elle arrive cependant à la position extrême[1]. En effet les positions extrêmes ne paraissent pas se produire autrement que si on tire avec les mains les chaînes vers le principe propre. Les mêmes faits se voient clairement sur les muscles, le muscle étant l’analogue de la chaîne et l’âme l’analogue de la main qui meut cette chaîne. En effet, sans la main, ni l’une ni l’autre des chaînes ne peut amener l’arrangement des os à une position extrême, et sans l’impulsion qui vient de l’âme, aucun des deux muscles ne saurait produire une flexion ou une extension extrêmes ; car si vous enlevez aux muscles cette impulsion, et aux chaînes la main, vous verrez les os et le membre prendre la position moyenne ; si vous coupez le muscle du côté extérieur, vous verrez qu’il se fléchit au delà de la moyenne, comme si vous aviez coupé la chaîne du côté extérieur ; de même si vous coupez le muscle intérieur, vous vous apercevrez également que l’extension du membre dépasse la moyenne.

Quelles sont les causes de ces affections et de toutes les autres que l’on remarque dans les muscles ? Pour toutes il existe un seul principe, c’est que les muscles ont une contraction complète dans les positions extrêmes, comme cela se voyait pour les chaînes. Toutes les autres affections dérivent de celle-ci.

De ce principe nous tirerons notre démonstration. En effet, nous devons la tirer non pas d’une hypothèse obscure pour nous, mais d’un fait évident qui se produit dans tous les muscles. Quel est ce fait ? Celui que nous signalions naguère, c’est que, quand le tendon est retranché de la tête de l’os, le muscle se contracte autant que lorsque, mû par l’impulsion de la volonté, il amène le membre à l’extrême flexion. Ce fait prouve clairement que le muscle est destiné à venir à l’extrême contraction, eu égard à sa structure ; car lorsqu’il perd sa relation de continuité avec l’os qui tire en sens inverse, alors, comme privé de ligament et devenu entièrement libre, il révèle sa nature propre. Tant que la partie était tirée par le muscle situé à l’opposite, ayant lui aussi la même nature qui le portait à l’extrême contraction, les deux muscles étaient également privés l’un par l’autre de revenir

  1. Il faut supposer que les chaînes ont une certaine élasticité correspondant à la contractilité des muscles.