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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, ix-x.

sur eux-mêmes, et il arrivait ainsi que les deux muscles antagonistes des membres perdaient la moitié de leur contraction. En effet, s’il est dans la nature de tous deux de tendre toujours à l’extrême contraction, comme ils sont attachés à la tête d’un os aux parties opposées, il fallait nécessairement que le membre tiré par des mouvements égaux en force n’obéît ni à l’un ni à l’autre. Or, n’obéir ni à l’un ni à l’autre équivaut à avoir une position moyenne entre les extrêmes. Ces deux positions extrêmes se produisent quand l’une d’elles prédomine : l’extension, quand c’est le mouvement externe qui est supérieur ; la flexion, quand c’est le mouvement interne. Le mouvement du corps des muscles mêmes devient égal en force lorsque ni l’un ni l’autre n’a pour auxiliaire la tension psychique. Il est inégal, lorsque l’un des deux seul domine. Aussi la contraction d’un muscle quelconque, aidée par la faculté psychique, l’emporte-t-elle nécessairement sur la contraction de ce muscle.

Ainsi nous avons trouvé les causes de trois phénomènes en nous appuyant sur un seul principe, que nous avons tiré, non pas d’une hypothèse, mais d’un fait évident. En effet, comme les muscles adoptent manifestement l’extrême contraction, lorsqu’ils sont affranchis du lien qui les unit aux têtes des membres, il était clair qu’ils étaient destinés, sous le rapport de la structure, à se contracter entièrement, mais qu’ils y trouvaient quelque obstacle. En cherchant quel était cet obstacle, nous avons immédiatement trouvé le ligament ; car, ce ligament étant coupé, les muscles se contractaient au plus haut point ; nous avons donc établi que le ligament était la première cause de leur non-contraction. Nous avons trouvé que si le ligament empêche les muscles de se contracter, ce n’est pas simplement en sa qualité de ligament, mais parce qu’il s’insère sur la tête de l’os qui est tirée vers les parties opposées. Cela nous a expliqué la cause d’un second fait, c’est que les membres prennent la position moyenne quand ni l’un ni l’autre muscle n’est mis en mouvement par la faculté psychique. Outre ces faits, il en existait un troisième, c’est que le membre se fléchit, se contracte ou s’étend, alors que la volonté meut un seul des deux muscles. En effet, l’autre muscle, dans ce moment, est vaincu et forcément contraint de s’étendre avec tout le membre.

Continuons à énoncer les causes de tous les autres phénomènes,