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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, x.

mement faibles. En effet, les positions extrêmes sont naturellement douloureuses, l’un des muscles agissant, tandis que l’autre est étendu contrairement à sa nature. La position intermédiaire entre celles-ci, qui les repose tous deux de l’activité et de la tension excessive, est à juste titre très-agréable. Aussi, pour les positions douloureuses, nous désirons un changement prompt ; nous ne le désirons pas aussi promptement pour la position exempte de douleur. Pourquoi avons-nous besoin de changer de position, même quand elle est exempte de douleur ? Parce que, même dans celle-ci, les muscles supportent une certaine tension, moins forte il est vrai que dans toutes les autres positions ; nous disons donc d’elle qu’elle est exempte de douleur, non pas qu’elle n’y participe en aucune façon, mais parce que cette douleur est très-légère et presque insensible, à cause de son peu d’intensité ; nous désirons changer de position, alors que, accumulée peu à peu, la douleur devient sensible.

Que les muscles éprouvent une certaine tension, même dans cette position, c’est ce qu’il est inutile de démontrer, si l’on se souvient des explications antérieures. En effet, nous disions qu’ils sont étendus par les membres sur lesquels ils s’insèrent, et que, par conséquent, affranchis de cette tension quand le tendon est coupé, ils reprennent promptement leur contraction naturelle. Ainsi, jamais aucun muscle ne reste étranger à la tension, même dans les positions moyennes ; mais, dédaignant celles-ci comme légères et ne supportant pas les autres tensions comme violentes et pénibles, nous adoptons cette position et nous évitons les autres. Si nous devenons excessivement faibles, comme dans les défaillances de l’orifice de l’estomac et du cœur, alors, ne pouvant tolérer même une tension légère, nous ne supportons pas même la position moyenne, et en conséquence, bien que sans force pour les mouvements, néanmoins nous projetons les parties tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; nous désirons trouver une position exempte de douleur, quoique nous n’en puissions découvrir une qui soit tout à fait dans ce cas. De même donc que, si l’un de nous était obligé de porter, suspendue à son cou, une pierre d’une grosseur moyenne, il la porterait sans peine s’il était vigoureux, mais désirerait la rejeter immédiatement comme un fardeau, s’il était faible ; de même, chacun des muscles qui porte comme