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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/361

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DES POSITIONS EXTRÊMES ET MOYENNES.

afin que, s’ils concordent les uns avec les autres, ils nous inspirent confiance dans les raisonnements faits à leur égard, et que, s’ils offrent une contradiction en un point quelconque, le soupçon tombe également sur tous. Parlons d’abord du phénomène suivant après ceux que nous avons signalés : Le muscle externe étant coupé, le membre est fléchi au delà de la moyenne, mais non pas cependant jusqu’à l’extrême. Peut-être il paraîtrait naturel, aucun muscle ne tirant plus le muscle interne dans le sens opposé, que ce muscle parvînt à la contraction extrême. Juger ainsi, ce serait méconnaître la pesanteur du membre qui résiste à la contraction complète du muscle. Le fait paraît se produire de la même manière dans la comparaison des chaînes. En effet, si de ces chaînes l’extérieure était coupée, l’autre ne pouvait parvenir à la contraction extrême avant que l’os mû par elle fût détaché. Tant que la continuité subsistait, il tirait la chaîne à lui. Si donc le muscle interne est coupé tout entier, le membre demeure dans la position intermédiaire entre la moyenne et l’extension extrême ; car le muscle externe est incapable de le tendre entièrement sans l’impulsion de la volonté. Ainsi, ces faits concordent avec les faits précédemment énoncés ; ils concordent aussi les uns avec les autres.


Chapitre x. — Des sensations qu’on éprouve quand les muscles sont dans une position extrême ou dans une position moyenne. — Galien conclut que les muscles tendent toujours par eux-mêmes à l’extrême contraction, et que les muscles antagonistes sont avec les os le seul obstacle qui les empêche d’y arriver.


Les remarques faites jadis par Hippocrate, sur toutes les positions des parties, se trouvent encore parfaitement justes. Est-ce que les propositions suivantes ne concordent pas aussi admirablement [avec ce qui précède] ? La première, que si nous fléchissons entièrement ou étendons à l’extrême une partie quelconque, nous éprouvons de la douleur ; la seconde, que la position intermédiaire entre celles-ci est la plus exempte de douleur. La troisième, que dans les positions extrêmes nous souhaitons un prompt changement. La quatrième, que nous conservons fort longtemps la position moyenne sans désirer aucun changement. La cinquième, que parfois même nous désirons changer cette position moyenne. La sixième, que toute position est pénible aux personnes extrê-