Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/367

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
355
DES POSITIONS EXTRÊMES ET MOYENNES.

culation du coude. Nous appelons coude, dit Hippocrate (Des fractures, § 3 ; t. III, p. 426), la partie sur laquelle nous nous appuyons. En haut le bras se termine à l’épaule. Une autre partie du membre supérieur, la plus considérable après le bras, est celle qu’on appelle avant-bras. Elle est bornée du côté où elle fait suite au bras par l’articulation du coude, et du côté du carpe par le carpe même. Dans le bras proprement dit, il existe un os grand et arrondi nommé humérus[1] ; il en existe deux dans l’avant-bras, l’un ayant le nom de cubitus (πῆχυς), l’autre celui de radius (κερκίς). Ils s’articulent tous deux à l’extrémité inférieure de l’humérus, le cubitus au point central des condyles de l’humérus (trochlée) ; le radius se terminant en une cavité glénoïde, embrasse le condyle externe de l’humérus lui-même. Tournant autour de lui comme autour d’un axe, il régit les mouvements de circumduction du bras. Quand il tourne en dedans, il en résulte la pronation, et quand il tourne en dehors, la supination. Tendre et fléchir le coude est l’œuvre de l’articulation du cubitus avec l’humérus. Je ne sais s’il existe une agrégation d’os aussi exacte dans quelqu’une des autres articulations. L’extrémité inférieure de l’humérus en s’élargissant se termine par des condyles ; de son côté, le cubitus présentant deux apophyses flexueuses (apop. olécrâne et coronoïde) opposées l’une à l’autre et laissant entre elles une cavité semblable à la lettre sigma (grande cavité sigmoïde — cf. Util des part., II, xiv et xv), embrasse avec cette cavité la région centrale des condyles de l’humérus, exactement semblable à la roue des machines appelées poulies. Quand la cavité du cubitus tourne autour de la convexité de l’humérus, il arrive que tout le membre s’étend ou se fléchit. Les bords de la cavité centrale, en serrant les apophyses du cubitus, sont disposés pour que l’articulation ne s’écarte ni d’un côté ni de l’autre, et pour qu’elle reste toujours stable. Lors donc que c’est l’apophyse antérieure qui dirige le mouvement, le membre est fléchi ; il est tendu quand c’est l’apophyse postérieure. La flexion s’arrête quand l’apophyse antérieure s’appuie

  1. βραχίων signifie à la fois l’os du bras, et le bras considéré dans son ensemble (voy. t. I, p. 170), comme (πῆχυς) est à la fois le nom de l’avant-bras et celui de l’os appelé maintenant cubitus, ce qu’il est difficile d’exprimer en français.