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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, II, iii.

sur l’humérus, et l’extension quand c’est l’apophyse postérieure. Mais l’humérus étant convexe et les deux apophyses du cubitus étant allongées, comme il était à craindre en conséquence que les os en se rencontrant plus vite qu’il ne fallait, ne missent obstacle au mouvement du membre, la nature a creusé des deux côtés L’humérus, et les apophyses du cubitus pénètrent assez dans ses cavités pour rendre possibles au coude l’extension et la flexion extrêmes. Mais comme l’apophyse postérieure (olécrâne) du cubitus était plus considérable, la nature a fait en cet endroit la cavité de l’humérus beaucoup plus profonde, en sorte que cette profondeur rend très-mince toute la partie de l’humérus comprise entre les cavités [antérieures et postérieures, — cavités olêcrânienne et coronoïdienne]. Cependant la nature n’a pas percé l’os, tout mince qu’il est, afin que l’articulation ne soit pas complétement lâche et privée d’appui et que les mouvements des muscles ne soient pas excessifs. Si l’os eût été percé, on aurait pu fléchir le bras en arrière, mais toutes les actions que nous accomplissons le bras tendu avec tant d’assurance, auraient été exécutées dans une condition bien plus mauvaise, et les tensions des deux séries de muscles antagonistes auraient été très-pénibles, les muscles postérieurs étant tendus par la faculté psychique, de manière à être tirés plus qu’ils ne sont destinés à se contracter, et les muscles antérieurs étant si fortement tendus qu’ils eussent couru risque de se déchirer. Tel est l’art avec lequel la nature a assuré la précision de l’articulation.


Chapitre iii. — De l’état où se trouvent les muscles du bras et de l’avant-bras dans les positions moyennes absolues et moyennes relatives. — De la supination et de la pronation combinées avec la flexion angulaire, ou positions moyennes relatives.


Quelle est la position des muscles qui meuvent cette articulation et en vue desquels nous en avons fait mention ? C’est ce que je vais dire immédiatement. Il en existe deux dans les parties antérieures de l’humérus et deux dans les parties postérieures, lesquels s’insèrent par de fortes aponévroses sur le cubitus. Les plus grands de ces muscles partent de la tête de l’humérus, les plus petits beaucoup plus bas, et tous les quatre se portent directement sur le cubitus et s’y insèrent principalement à cet endroit où commen-