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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, II, iii-iv.

membre. Aussi cette position est-elle signalée par Hippocrate (Des fractures, § 2) comme possédant au suprême degré l’avantage que nous venons de signaler. Toutes les autres positions, les unes plus, les autres moins, impriment une contorsion à tous les muscles ainsi qu’aux tendons et aux nerfs qui y président, et de plus encore aux veines et aux artères. Ces parties se trouvent, les unes en dehors des membres, les autres en dedans. La position moyenne entre la supination et la pronation maintient ces parties dans leur condition naturelle, tandis que la pronation et la supination les contournent toutes considérablement. En effet, la pronation, dont notre projet est de parler d’abord, amène une telle distorsion des muscles extérieurs de l’avant-bras, muscles qui en agissant produisent la supination, que les têtes des muscles se trouvent en dehors du membre, leurs ventres en haut, et leurs insertions en dedans. Si vous contournez le bras plus fortement encore, vous verrez le plus grand des muscles qui s’implante à l’extrémité du radius (biceps brachial) tellement enroulé autour du membre que de ses parties les unes apparaissent en dehors, les autres en dedans, les autres en haut, les autres en bas, que sa tête est en dehors, que son ventre est en haut, la partie qui y fait suite en dedans et l’insertion en bas, tant il a été violemment rompu et fléchi. Les autres muscles du bras au moyen desquels nous pouvons tendre et fléchir tout le membre, sont beaucoup moins susceptibles dans ce cas de distorsion que ces muscles et que les autres muscles de l’avant-bras, mais ils y participent à un certain degré. Les mêmes circonstances se produisent dans les positions que présente la supination. Dans ces positions les muscles de l’avant-bras sont dans un état violent, ceux du bras partagent cet état. Lorsque, prenant la position moyenne entre la supination et la pronation, nous étendons complètement ou fléchissons le bras, alors les muscles du bras sont dans un état assez violent, et ceux de l’avant-bras participent à cet état.

De toutes les positions la position simplement moyenne, où rien d’excessif n’a lieu dans aucun des systèmes d’antagonisme, est donc la seule qui soit exactement exempte de douleur. Les quatre autres positions, les unes plus, les autres moins, sont toutes accompagnées d’un état pénible. Dans chacune d’elles, plus, vous éloignant de la situation extrême, vous amenez le membre à la