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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/388

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VIII


DES SECTES AUX ÉTUDIANTS[1].


Chapitre premier. — Du but et de la fin de la médecine ; définition de cet art. — Deux moyens principaux pour arriver à la connaissance des choses salubres ou insalubres, d’où il résulte deux sectes principales en médecine : l’empirique et la dogmatique.


Le but de la médecine est la santé, sa fin est la possession de cet état ; le médecin doit nécessairement connaître par quels moyens on procure la santé quand elle n’existe pas, et par quels moyens on la conserve quand elle existe. On nomme remèdes et secours les moyens qui donnent la santé quand elle n’existe pas, et régime hygiénique ce qui l’entretient quand elle existe. Suivant une ancienne définition, la médecine est précisément la science des choses salubres et des choses morbifiques. On entend par salubres les choses qui conservent la santé existante ou la rétablissent lorsqu’elle est détruite, et par morbifiques celles qui ont une action contraire. Le médecin a besoin de connaître les unes et les autres pour rechercher les premières et éviter les secondes. Tous ne s’accordent pas sur la manière dont on acquiert la science de ce qui est salubre et de ce qui est morbifique. Les uns prétendent que l’expérience seule suffit à l’art ; aux autres, il semble que le raisonnement n’est pas d’une médiocre utilité. Ceux qui procèdent exclusivement de l’expérience sont appelés par dérivation empiriques ; ceux qui prennent leur point de départ dans le raisonnement ont reçu de la même manière le nom de rationnels ; ce sont les deux sectes premières de la médecine : l’une n’invoque que l’expérience pour trouver les moyens thérapeutiques, l’autre a recours aux indications, et on a coutume d’appliquer à l’une le nom d’empirique et à l’autre celui de rationnelle ; on a coutume aussi d’appeler la première de ces sectes observatrice et mnémonique, et la seconde dogmatique et analogistique (rai-

  1. Pour ce traité j’ai mis à profit généralement ici par exception notre manuscrit 1883, et aussi un manuscrit de Venise (Append., cl. v, no 9) ; mais le texte imprimé est suffisant, et quelquefois même plus correct que les mss.