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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/39

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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

robustes, cela n’est pas non plus moins évident. Cette disposition est particulière à la tête et n’existe, à vrai dire, pour aucun autre des os articulés ; nulle part, en effet, on ne saurait voir un os en surpasser un autre [avec lequel il est en connexion] autant que celui de la tête surpasse les premières vertèbres.

Ainsi vous ne direz pas qu’il a le double, le triple de grandeur, ni même qu’il est quatre ou cinq fois plus volumineux ; et pourtant, au cas où il en serait ainsi, il les surpasserait déjà, je pense, de beaucoup. Mais telle n’est pas la réalité : chacun des os de la tête est bien plus considérable que l’une ou l’autre vertèbre ; cependant ces os sont au nombre de seize[1], non compris la mâchoire inférieure ; de sorte qu’en l’y comprenant (or, il est juste de le faire, puisque c’est une partie de la tête entière), on ne saurait calculer combien de fois l’ensemble des os de la tête surpasse le volume de l’une ou l’autre des premières vertèbres. Il n’était donc pas possible que le plus grand os articulé avec les plus petits eût tous ses muscles insérés à l’une et à l’autre de ces vertèbres ; il fallait, au contraire, de toute nécessité, que tous étant attachés à la tête, tous ne s’insérassent pas sur les premières vertèbres[2], mais ceux-là seuls qui le pouvaient. Or cela était possible, je pense, aux muscles qui impriment à la tête des mouvements exactement droits, ou quelqu’un des mouvements légèrement obliques. C’est donc avec raison que tous les muscles moteurs de la tête ne s’insèrent pas sur les premières vertèbres, et que les petits muscles seuls s’insèrent en arrière, tandis que la nature a fixé en avant, [le long du cou], la première portion des muscles situés sous l’œsophage (droits antérieurs), et sur les côtés les petits muscles (petits droits et petits obliques) qui rattachent la première vertèbre à la tête (c’est-à-dire, à l’occipital).

  1. C’est à tort que Hoffm., l. l., p. 283 veut lire dix-sept au lieu de seize ; mais il est évident que Galien, dans son calcul, excepte l’ethmoïde. Voy. XI, xx, le traité Des os et la Dissertation sur l’anatomie.
  2. Le texte vulg. porte : Οὔκουν οἷον τε ἦν μέγιστον ὀστοῠν ἔχειν τοὺς μῠς κ. τ. λ. ; mais B donne la vraie leçon : Οὔκ. οἷον τε ἦν μεγ. ὀστοῠν ἐλαχίστοις ὀστοῖς διαρθρούμενον ἃπαντας ἔχειν τοὺς μῠς. Le traducteur latin avait eu aussi un texte semblable. Μέγιστον ὀστοῠν doit s’entendre ici de toute la tête, que Galien considère souvent, par métaphore, comme un seul os.