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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, ix.

qui embrassent exactement l’articulation ; car l’avantage que les autres muscles environnants tirent de leur grandeur, résulte pour ceux-ci de leur position favorable. Une seule autre paire de muscles a une position également favorable, et opère en même temps le mouvement d’antagonisme : c’est la première partie (droits antérieurs) des muscles situés sous l’œsophage. De même en effet que les muscles postérieurs qui embrassent l’articulation relèvent seulement la tête, de même la première portion de ces muscles est destinée à la baisser. Pour la dernière partie de ces muscles (longs du cou), elle descend jusqu’à la cinquième vertèbre du thorax, imprimant une flexion directe à toutes les vertèbres sur lesquelles elle se déroule et avec celles-ci à la tête tout entière. Comme parmi les huit petits muscles postérieurs (droits et obliques), ceux qui inclinent la tête obliquement exécutent la flexion droite quand ils agissent par paires, et la flexion oblique quand l’un d’eux agit seul, qu’il en est de même des muscles plus grands qui se déroulent et s’étendent [en arrière] le long du cou, et qu’il était, en conséquence, nécessaire de disposer en antagonisme avec ceux-ci certains muscles antérieurs pour exécuter la flexion oblique, il a été créé six muscles (sterno-cléido-mastoidiens. Voy. chap. viii, p. 23), lesquels aboutissent à la clavicule et au sternum, et sont capables à la fois de fléchir la tête et de la porter en avant par un mouvement de circumduction. Il en est de même des quatre muscles (scalènes et angulaires. Voy. chap. viii, p. 24, l. 4 et note 1), qui fléchissent le cou de côté ; si un seul agit, le cou incline tout entier vers lui ; mais si la paire antérieure agit d’ensemble, le cou penche un peu en avant, sans incliner aucunement de côté, de même que par l’action de la paire postérieure le cou se relève un peu sans incliner de côté ni d’autre, tandis que, par l’action simultanée des quatre muscles, il demeure constamment dans un équilibre parfait.

Il paraît bien ici encore que la nature ne s’est pas départie de ce principe déjà mille fois démontré, et qui consiste à disposer un grand nombre d’organes en vue d’une seule action, soit à cause de la violence du mouvement, soit parce que cette action est pour l’animal d’une utilité considérable. Or, est-il nécessaire de le dire ? le mouvement de la tête est des plus importants pour les animaux. Que la grandeur de la partie réclame l’action de muscles