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DOCTRINE DES DOGMATIQUES.



Chapitre iii. — Méthode des dogmatiques pour trouver les remèdes.


La secte qui procède par le raisonnement ordonne d’étudier la nature du corps que l’on veut traiter et la puissance de toutes les causes à l’action desquelles l’homme étant exposé tous les jours devient mieux portant ou plus malade ; de plus, elle prescrit au médecin de connaître d’avance la nature des airs, des eaux et des lieux, du genre de vie, des aliments, des boissons et des habitudes pour trouver la cause de toutes les maladies, la vertu des médicaments, et pour devenir capable de calculer, à l’aide de comparaison et de raisonnement, quels effets produira, contre une certaine espèce de cause, un moyen de traitement doué d’une certaine propriété déterminée. Les partisans de cette secte disent qu’un médecin qui ne s’est pas exercé de diverses manières dans toutes ces études ne trouvera aucune ressource dans la matière médicale. Je veux par un petit exemple vous faire comprendre toute cette doctrine : qu’une partie du corps soit douloureuse, dure, rénitente et plus gonflée qu’à l’ordinaire, le médecin doit rechercher d’abord la cause en vertu de laquelle dans ce cas une quantité de liquide affluant vers la partie en plus grande quantité qu’il ne convient naturellement soulève cette partie, y produit de la douleur en la distendant ; il tâchera en second lieu d’arrêter le flux s’il continue ; sinon, il videra la partie. Mais comment empêcherez-vous le liquide d’affluer et comment l’évacuerez-vous s’il a déjà rempli la tumeur ? C’est par l’emploi des réfrigérants ou des topiques astringents que vous empêcherez la fluxion ; c’est en échauffant doucement et en relâchant que vous évacuerez le liquide. C’est de la diathèse elle-même que se tire l’indication du remède le plus propice ; mais cette indication ne suffit pas, disent les dogmatiques, il y a d’autres indications fournies par l’état des forces du malade, par son âge, par son idiosyncrasie ; de même la saison de l’année, la nature du pays, le genre de vie, les habitudes sont autant de sources d’indications thérapeutiques spéciales.

Pour vous faire mieux saisir ce principe par un exemple, supposons un individu pris d’une fièvre aiguë, éprouvant de l’aversion pour les mouvements et un sentiment de pesanteur dans le