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COMPARAISON DES DEUX SECTES.

été, dans un pays tempéré, et si le malade avait quelque évacuation habituelle, par exemple des hémorrhoïdes ou une épistaxis ; le dogmatique saignera plus abondamment, en pareilles circonstances, mais en prenant son point de départ dans la nature des choses ; l’empirique le fait également, mais parce qu’il l’a observé ainsi. Pour le dire en un mot, les empiriques et les dogmatiques usent du même mode de traitement dans les mêmes maladies ; ils diffèrent seulement sur la manière de le trouver. Les mêmes symptômes qui se manifestent dans le corps fournissent aux dogmatiques l’indication de la cause [prochaine] à l’aide de laquelle ils trouvent les moyens thérapeutiques ; ils rappellent aux empiriques les faits observés plusieurs fois de la même manière. Quand les dogmatiques ne constatent aucun symptôme qui leur fournisse l’indication de la cause [prochaine], ils ne craignent pas d’interroger la cause appelée procatartique, par exemple, s’il y a eu morsure d’un chien enragé, ou d’une vipère, ou de quelque autre animal analogue ; en effet la plaie elle-même reste toujours, ou du moins dans les commencements, semblable aux autres plaies ; ainsi, la morsure d’un chien enragé présente pendant toute sa durée la même apparence que la morsure d’un autre chien ; la morsure de vipère ressemble d’abord à toutes les autres, mais lorsque la maladie fait des ravages, il se manifeste dans tout le corps des symptômes pernicieux. Quand tous ces accidents produits par les animaux appelés venimeux ne sont pas combattus dès le début à l’aide des moyens convenables, ils deviennent éminemment funestes. Quelle est donc la véritable thérapeutique ? N’est-ce pas d’évacuer le poison qui s’est introduit dans le corps par la blessure ? Aussi ne faut-il pas se hâter d’amener la cicatrisation et de fermer ces plaies ; on doit, au contraire, les ouvrir souvent si elles sont trop petites ; pour la même raison il convient d’appliquer des remèdes chauds, âcres ou pouvant attirer et dessécher le venin. Les empiriques ont recours au même mode de traitement, seulement au lieu de le chercher dans la considération de la nature des choses, ils le trouvent dans le souvenir de ce que l’expérience a montré à leur observation. Pour la thérapeutique de chacune des maladies susdites, les empiriques agissent par rapport aux causes procatartiques comme l’expérience leur a appris à le faire eu égard aux âges, aux saisons, aux localités. Si