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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/397

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DOCTRINE DES MÉTHODIQUES.

ils soutiennent que toute maladie est ou un resserrement ou un relâchement, ou un composé de ces deux états. Si les évacuations naturelles du corps sont supprimées, ils appellent cet état resserrement (στέγνωσις), si elles sont augmentées ils l’appellent relâchement (ῥοῶδες ou ῥῦσις) ; quand il y a à la fois rétention et flux, ils disent qu’il y a un composé (ἐπιπλοκή) ; par exemple, si l’œil est à la fois le siége d’inflammation et de flux. En effet, l’inflammation, qui est une maladie par resserrement, n’étant pas seule, mais accompagnée de flux, dans un seul et unique organe cela constitue une affection composée. Ils assurent de plus que l’indication du traitement convenable dans le resserrement est le relâchement, et le resserrement dans le relâchement. Par exemple, quand le genou est enflammé, ils disent qu’il faut relâcher ; quand au contraire le ventre ou l’œil sont pris de flux, il faut réprimer et resserrer. Dans les maladies composées il faut résister à ce qui est le plus pressant, car ils professent qu’on doit s’opposer à l’affection qui incommode le plus et qui fait courir du danger, c’est-à-dire à ce qu’il y a de plus fort, plutôt qu’à l’autre affection.

Pourquoi donc ne s’appellent-ils pas dogmatiques puisqu’ils déduisent les moyens de traitement de l’indication ? Parce que, répondent-ils, les dogmatiques recherchent le caché, tandis que nous nous en tenons aux choses apparentes ; ils définissent même toute leur doctrine la connaissance des communautés apparentes ; et pour que leur définition ne se rapporte pas aussi à tous les autres arts (car ils pensent que tous les arts consistent dans la connaissance de communautés apparentes), ils ajoutent conséquentes avec le but de la médecine ; quelques-uns ajoutent non pas conséquentes avec le but, mais qui s’accordent avec le but. Le plus grand nombre réunit ces deux expressions et dit que la méthode est la connaissance des communautés apparentes conséquentes avec le but de la médecine et s’accordant avec lui ; d’autres, comme Thessalus, professent que la méthode est la connaissance des communautés qui touchent à la santé et qui lui sont nécessaires. Voilà pourquoi ils ne veulent être appelés ni dogmatiques, parce qu’ils n’ont pas besoin comme eux de ce qui est caché, ni empiriques, bien qu’ils s’occupent autant que possible des choses apparentes, puisqu’ils sont séparés d’eux par l’indication. Ils ne sont pas d’accord avec les empiriques, quant à la manière même de s’occuper des choses apparentes ; car les empi-