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DES SECTES AUX ÉTUDIANTS, vii.

riques abandonnent les choses cachées comme inaccessibles à nos connaissances, tandis qu’eux les rejettent comme inutiles ; les empiriques se bornent à [tirer le traitement de] l’observation des phénomènes, tandis qu’eux emploient l’indication ; c’est en cela, disent-ils, qu’ils diffèrent à la fois des dogmatiques et des empiriques et surtout en ce qu’ils retranchent la considération des saisons, des âges, des pays et de toutes les choses semblables ; ils pensent que cela est évidemment inutile, et n’a été tenu en honneur par les médecins leurs prédécesseurs qu’en vue de leur réputation. Ils proclament que c’est là le plus grand bienfait de la secte méthodique, ce qui la rend digne de respect et d’admiration. Aussi blâment-ils celui qui a dit : « La vie est courte et l’art est long » (Aph. I, i), soutenant tout au contraire que l’art est court et que la vie est longue. Car en supprimant tout ce qu’on croyait faussement servir à l’art et en faisant uniquement attention aux communautés, la médecine n’est ni longue ni difficile, mais très-facile, sans obscurité et pouvant s’apprendre aisément en six mois. Car avec cette méthode, dans les maladies qui sont du ressort du régime, ils réduisent toute la médecine à de très-brèves notions ; de même pour celles qui sont du ressort de la chirurgie et de la pharmaceutique, car dans ces deux dernières espèces de maladies, les méthodiques tâchent également de trouver quelques communautés générales, en petit nombre, et qu’ils proposent comme but du traitement, de sorte que, à mon avis, on pourrait non-seulement apprendre leur art dans ces six mois-tant vantés, mais même dans un temps beaucoup plus court. Il faut être reconnaissant envers eux d’avoir abrégé la science s’ils disent la vérité ; mais s’ils trompent on doit les accuser d’incurie.


Chapitre vii. — Objections que les méthodiques adressent aux empiriques et aux dogmatiques.


Je montrerai maintenant qu’on me paraîtrait surtout juger avec discernement les méthodiques en cherchant si on doit les regarder ou comme des aveugles quant aux choses utiles, ou comme ayant su, eux seuls, éviter ce qui était superflu. La discussion ne me paraît pas de peu d’importance, et se borner seulement au raisonnement comme pour les empiriques et les dogmatiques qui se