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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, vi-viii.

but ni la fin ne changent d’après la manière dont la santé existe. Connaissant en effet les choses capables de nuire, nous produisons la santé en les supprimant, ou bien nous la conservons en les évitant. Il faut donc juger de l’utile en médecine en examinant tantôt ce qui contribue à produire la santé, tantôt ce qui contribue à la conserver.


Chapitre vi. — Comment on juge qu’une chose est conséquente à une autre.


Quelques-uns pensent que la conséquence se juge par la coexistence, ignorant que beaucoup de choses coexistent sans qu’on observe aucune conséquence entre elles ; ainsi nous disons que le jour existe, et que la respiration existe en même temps ; mais il n’y a pas de conséquence entre ces deux faits. Donc la conséquence ne se juge pas par la coexistence ; mais si une chose étant supprimée, une autre est nécessairement supprimée en même temps, et si une chose étant donnée, une autre est donnée en même temps, il faut admettre que l’une est la conséquence de l’autre. En général, celui qui porte un jugement sur les choses unies par connexion (c’est-à-dire qui ne se tiennent pas par un lien naturel et nécessaire), doit se servir de l’épicrise[1], dans le cas où il faut porter un jugement sur la conséquence. Il y a quelques propositions qui, pour être jugées, exigent nécessairement la considération de la conséquence. On pourrait peut-être rechercher si cela contribue en quelque chose à l’appréciation des théorèmes médicaux ; car il ne sert à rien de savoir si un théorème utile (c’est-à-dire pouvant servir à la santé) et vrai est médical (c’est-à-dire se rapportant directement à la médecine) ou non ; mais il faut s’attacher tout autant à ce qu’il soit conséquent.


Chapitre vii. — Des trois sectes médicales. — Principes qui leur sont communs.


Comme on juge de tout raisonnement et de tout théorème à l’aide de ces trois choses (utilité, vérité, conséquence), et qu’il y

  1. C’est-à-dire d’un jugement postérieur, qui détermine si la liaison est bien établie entre les choses.