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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, ix.

et de semblables choses se montrent chacune pour eux ; mais le rapport avec d’autres choses n’est pas évident (cf. fin du ch. xxvi)[1].


Chapitre ix. — Discussion contre les empiriques d’abord, et ensuite contre les méthodiques, sur la source des indications thérapeutiques. — Les choses qui se dérobent aux sens sont nécessaires pour trouver ces indications. — La nature de l’affection ne suffit pas non plus pour les déterminer.


Maintenant que nous avons traité des divers criteria de raisonnement et que nous avons exposé les opinions communes et particulières à chaque secte, il est nécessaire de déterminer la valeur de chacune d’elles et de s’attacher ensuite à la meilleure doctrine. Les empiriques et les méthodiques, en opposition avec les dogmatiques, soutiennent que la compréhension des choses inaccessibles aux sens est inutile, car on ne tire rien d’utile pour le traitement de cette connaissance. Les dogmatiques répondent séparément à chaque secte : aux empiriques, ils opposent que les phénomènes ne suffisent pas pour en tirer par leur observation l’indication du médicament convenable, car on a aussi besoin des choses cachées et c’est de là en effet que l’on tire l’indication du traitement : la preuve c’est que vous, empiriques, vous n’observez pas le traitement sur tous les phénomènes, mais seulement sur certains d’entre eux, comme si les phénomènes sur lesquels vous l’observez renfermaient en eux quelque chose de plus [que les autres] et qui n’apparaît pas aux sens ; s’il en est ainsi, les choses cachées sont utiles. Ou bien les phénomènes, envisagés comme phénomènes, doivent servir à la découverte de l’indication, et dans ce cas tous seront utiles, ou bien ils n’y serviront pas tous, et par conséquent ne seront pas tous utiles. Dire que tous les phénomènes sont utiles, n’est pas acceptable ; s’ils ne sont pas tous utiles, il est nécessaire que ceux qui le sont aient quelque chose de plus que leur manifestation sensible. La compréhension de ce quelque chose appartient au raisonnement et non aux sens, or c’est par le raisonnement que les choses cachées sont connues ; donc le raisonnement et les choses cachées sont utiles.

Si les phénomènes, comme phénomènes, ne diffèrent pas les

  1. C’est-à-dire, on voit bien l’homme qui est frère, mais on ne voit pas qu’il est frère ; en d’autres termes, la relation de fraternité n’est pas évidente.