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GÉNÉRALITÉS SUR LES SECTES.

uns des autres, il est évident que tous, autant qu’il est en eux, se comportent semblablement eu égard à l’observation ; en sorte qu’on devrait invoquer les plus petites particularités passées et présentes. Mais si cela n’est pas possible (en effet qui a jamais fait porter l’observation sur la couche, sur le lit où repose le malade et sur des circonstances semblables ?) il est évident que l’observation ne repose pas sur les phénomènes, en tant que phénomènes, car elle s’exercerait également sur tous, mais qu’elle tient compte encore de quelque autre chose qui n’a pas d’existence sensible ; s’il en est ainsi, la considération des choses cachées est utile. Mais comment reconnaître, disent les dogmatiques, sur quels phénomènes l’observation peut s’exercer et sur quels elle ne le peut pas ? Il n’est pas facile, en effet, d’arriver à cette connaissancepar les phénomènes eux-mêmes, en tant que phénomènes, autrement le vulgaire saurait aussi bien que les médecins sur quels phénomènes l’observation doit s’exercer ; alors notre expérience ne différerait pas de leur inexpérience. Mais s’il n’est pas donné à tout le monde de savoir à première vue sur quels phénomènes il faut faire porter l’observation, et au contraire si l’observation rationnelle est uniquement à la portée des gens de l’art, la détermination du traitement convenable n’est pas basée sur l’observation des phénomènes, en tant que phénomènes. En effet, qu’on doive baser l’observation sur tel phénomène et non sur tel autre, c’est une chose cachée et non pas évidente pour les sens ; il est donc tout à fait utile de savoir cela ; donc aussi les choses cachées sont utiles. Comme les empiriques disent en outre qu’il faut faire porter l’observation sur certaines choses passées, de même que sur certaines choses présentes (pour cette raison ils s’occupent scrupuleusement des phénomènes passés) ; mais que déjà les sujets présents d’observation sont infinis et qu’il est impossible d’observer ce qui est infini, la méthode d’observation des empiriques est impossible.

Aux méthodiques, qui regardent les phénomènes comme indiquant le traitement convenable, les dogmatiques font les objections suivantes : les phénomènes sont saisissables par eux-mêmes, par conséquent ils se découvrent au vulgaire ; d’un autre côté, puisque les communautés indiquent le traitement, et que la notion du traitement qu’on en tire se présente en même temps que les phénomènes indicateurs, les communautés donneront des indi-