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GÉNÉRALITÉS SUR LES SECTES.

teur, et on n’a pas besoin de raisonnement. Voilà pourquoi les animaux sans raison évitent l’excès du chaud et du froid, et en général tout ce qui peut leur nuire ; le moyen de salut se présentant à eux en même temps que le mal. Si une esquille ou quelque autre chose a été enfoncée dans la chair, personne ne s’avise de recourir au raisonnement pour retirer le corps étranger ; par conséquent, ce qui a lieu pour les choses que leur évidence fait accepter de tout le monde (car notre intelligence donne, à cause de l’évidence, son assentiment à tout ce qui est au-dessus de la démonstration), arrive également pour ce que fournit cette espèce d’indication. Il y a donc une certaine correspondance de l’indication avee les phénomènes et les choses évidentes. En effet, lorsque le moyen de traitement se présente à notre esprit en même temps que se montre l’action nuisible, nous ne nous servons ni d’observation mediate, ni de raisonnement, attendu que les choses nuisibles elles-mêmes indiquent quel traitement il faut suivre. L’observation a une certaine correspondance avec ce qui est saisi par les signes ; car, de même que nous arrivons, disons-nous, à la connaissance par l’observation médiate, de la même manière nous arrivons à la détermination par l’observation du remède convenable ; en effet, dans certains cas qui se sont présentés très-souvent de la même manière, l’observation conduit au traitement utile sans qu’on saisisse les causes productrices, par exemple l’emploi du pourpier dans l’agacement des dents ; ici la cause prochaine ne nous révèle rien, et le traitement utile n’est pas non plus trouvé par le raisonnement. Pour ceux qui ont pris de la jusquiame, ou quelque poison semblable, le traitement est déduit d’abord de la cause et du lieu. Ainsi on emploie d’abord le vomissement, parce que la cause indique l’expulsion du poison, et que le lieu montre la manière de l’enlever. Quand plus tard [le poison ayant disparu], on ignore la cause [de la diathèse qu’il laisse après lui] on a recours au vin et au lait dont l’emploi est sanctionné par l’observation.

Quand on ignore la cause, et qu’en même temps il n’y a pas eu d’observation antérieure directe, on se sert de l’analogisme pour arriver au traitement, si toutefois le cas est très-semblable par les symptômes à ceux qu’on a déjà observés, car il est impossible, dans de telles circonstances, de saisir le traitement par l’indica-