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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, x.

cations au vulgaire, et vous ne différerez alors en rien de lui. Que les indications du traitement à suivre ne sont pas tirées des affections, on peut le démontrer de la manière suivante : la même affection ayant son siége dans des parties différentes, comme l’inflammation des yeux, du foie, de l’orifice de l’estomac, on aura besoin d’un traitement différent et non du même ; car l’opium convient à l’inflammation des yeux, tandis qu’il faut d’autres remèdes contre celle du foie et de l’orifice de l’estomac ; l’huile est nuisible aux yeux enflammés, tandis qu’elle adoucit l’inflammation des autres parties. Il est donc manifeste que l’indication du traitement ne se tire pas des affections, car on devrait employer le même traitement pour toutes les affections semblables, si l’affection était la source des indications du traitement utile. On peut aussi réfuter, comme il suit, l’opinion des méthodiques : la même affection siégeant au même en droit, on aura besoin d’un traitement différent d’après la différence de la cause ; ainsi dans l’ischurie, si c’est de la pierre qu’elle dépend, nous recourons au lithotome ; si c’est de l’abondance d’urine, au cathéter ; si c’est de l’inflammation, aux cataplasmes. Or, si les indications du traitement utile dépendaient de l’affection, on emploierait un traitement unique et toujours identique lorsque 1" affection est la même ; mais on n’emploie pas le même traitement bien que l’affection soit la même, donc les indications du traitement utile ne se tirent pas des affections.


Chapitre x. — De l’indication, de l’observation, de l’analogisme et du passage du semblable au semblable, comme moyens de trouver le traitement convenable.


Maintenant que ces principes ont été sommairement exposés, il importe de dire ce que c’est que l’indication et comment on déduit le traitement convenable de l’indication ; ce que c’est que l’observation, et comment on base le traitement convenable sur cette observation ; ce que c’est que l’analogisme, et comment on en déduit le traitement. Parmi les phénomènes, les uns sont perceptibles par eux-mêmes, comme le blanc et le noir ; les autres par une observation médiate : tels sont ceux qu’on constate à l’aide de signes. De même, la connaissance du traitement convenable se tire le plus ordinairement de l’indication, car la notion du traitement se présente à l’esprit en même temps que le signe indica-