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RÉFUTATION DES EMPIRIQUES.

l’intensité des symptômes. Ainsi nous ne pratiquons pas la suture pour les plaies superficielles, et personne n’emploiera la diète dans ce cas ; s’il y a au contraire une grande plaie, nous recourons à la diète, à la saignée, aux aiguilles et à de semblables moyens.

Mais il ne suffit pas que les symptômes soient les mêmes eu égard à l’espèce, qu’ils soient en nombre égal et d’une semblable intensité, on doit encore considérer le temps ; car, au début des maladies, on emploie d’autres remèdes qu’au summum ; en effet, dit Hippocrate (Aph., II, 29) : « Si au commencement des maladies vous croyez devoir mettre quelque humeur en mouvement, faites-le ; mais au summum tenez-vous tranquille. » Ainsi, au commencement de l’inflammation nous employons les répercussifs, plus tard nous appliquons des cataplasmes, qui peuvent disperser les humeurs d’où naît l’engorgement. Il faut encore considérer dans l’observation l’ordre des symptômes, attendu que le concours change d’après l’ordre, et par cette raison le traitement est nécessairement changé, car vous ne traiterez pas de la même manière ceux qui ont d’abord du délire et ensuite de la fièvre, et ceux qui ont d’abord de la fièvre et ensuite du délire ; attendu que les maladies deviennent ou pernicieuses ou non pernicieuses, d’après l’ordre des symptômes, comme la terminaison le démontre. Ainsi la fièvre qui succède au spasme, non-seulement est exempte de danger, mais résout la maladie ; tandis que le spasme qui succède à la fièvre est pernicieux (Aph., I, 26). Comme le concours des symptômes se change d’après leur ordre, ainsi que cela se voit par la terminaison, on est forcé d’avouer que le traitement est également différent. Donc, puisque les symptômes doivent être les mêmes, eu égard à l’espèce, égaux en nombre, semblables en intensité, et qu’ils doivent aussi apparaître dans le même temps et suivant le même ordre, pour que l’observation soit légitime, et qu’il est impossible que, dans toute la vie, toutes ces conditions se trouvent réunies, non pas chez plusieurs, mais seulement chez deux malades, il est clair que l’observation portant sur le concours des symptômes est impossible.

On pourra montrer de la manière suivante qu’il est impossible que toutes les conditions énumérées se rencontrent ensemble chez toutes, ou même chez plusieurs personnes. Les maladies