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RÉFUTATION DES EMPIRIQUES.

plupart, ils eurent besoin de l’histoire et du passage du semblable au semblable. De plus, lorsque les dogmatiques leur font cette objection : Les hommes de l’art se proposent avant tout d’avoir sous la main une grande quantité de moyens thérapeutiques ; mais vous, en observant un à un les moyens de traitement sur chaque cas, vous arriverez à la disette ; ou si vous êtes obligés d’observer plusieurs moyens de traitement sur un seul cas, vous ne pourrez jamais vous servir de votre art. Vous remarquerez, répondent-ils, que nous nous servons du passage du semblable au semblable, ce qui nous fournit un grand nombre de moyens de traitement ; par exemple, si un individu sujet aux vertiges est pris d’une hémorrhagie après une chute, et qu’il soit guéri de sa maladie, nous partons de ce fait que nous avons observé pour user de la saignée dans un autre cas semblable. D’abord, on pourrait demander aux empiriques comment ils ont compris que l’homme sujet aux vertiges a été guéri par l’hémorrhagie et non par la chute, mais il ne faut pas les prendre à partie sur ce point avant d’avoir établi de combien de manières ils passent du semblable au semblable. Or, ils disent qu’ils passent d’un médicament à un médicament, d’une partie à une autre, ou d’une affection à une autre affection ; d’un médicament à un médicament lorsqu’ils emploient des nèfles au lieu de pommes dans la dyssenterie ; d’une partie à une autre, lorsque, ayant observé ce qui arrive pour une partie nerveuse ou musculeuse, ils passent, par exemple, de la cuisse au bras ; d’une affection à une affection lorsqu’ils transportent le traitement expérimenté contre l’hémorrhagie à la morsure de l’hémorrhoüs. C’est de cette manière qu’ils se servent du passage du semblable au semblable.


Chapitre xvii. — Réfutation des procédés dont les empiriques se servent pour passer du semblable au semblable.


Il convient donc de demander aux empiriques d’abord, quant aux moyens de traitement, comment ils se servent de ce passage du semblable au semblable. Est-ce parce qu’ils font attention à la ressemblance que les médicaments ont entre eux, eu égard à leur propriétés ou à leurs qualités apparentes ? Par exemple, lorsqu’ils remplacent la pomme par la nèfle, regardent-ils ces deux fruits