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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xvii-xviii.

comme identiques, à cause de leur astringence, ou parce que tous deux sont ronds, et que tous deux se ressemblent par la couleur et au toucher ? S’ils disent qu’ils passent du semblable au semblable en prenant en considération la propriété, c’est-à-dire l’astringence, ils avouent qu’ils recherchent les causes de l’astringence d’où dépend la puissance médicatrice des remèdes efficaces. Et certes, en même temps que l’on comprend l’action des moyens utiles, on comprend aussi celle des moyens nuisibles. Mais il leur faut chercher encore autre chose, car il ne suffit pas de savoir que ces fruits sont astringents, attendu qu’il y a beaucoup de substances qui sont astringentes et qui ne produisent pas le même effet. Ainsi les battitures de cuivre sont astringentes et détergent les parties. Si l’on a reconnu que le poivre fait du bien parce qu’il échauffe, on comprend en même temps que ce qui nuit dans le même cas, nuit parce qu’il refroidit.

Si les empiriques disent qu’ils choisissent les moyens semblables en faisant attention à la similitude des qualités extérieures, nous leur demanderons s’il faut que toutes ces qualités soient identiques pour prendre la ressemblance en considération ; mais il est impossible qu’il y ait des médicaments dont toutes les qualités soient identiques, car alors ils seraient les mêmes, et non pas semblables. Ils répondront sans doute qu’ils font attention à la similitude de certaines qualités. Nous leur demanderons alors : Passez-vous du semblable au semblable en tenant compte de la plupart des qualités, ou de la moitié, ou seulement d’un très-petit nombre ? Si un petit nombre de qualités suffisait, presque tous les moyens se ressembleraient, car tous se ressemblent sous certains rapports. S’il faut faire attention à la moitié, ou à un plus grand nombre, pourquoi, leur dirons-nous, n’employez-vous pas dans l’hémorrhagie le chevelu de l’ail ou de l’oignon, comme vous employez celui du poireau, car ces parties se ressemblent par la plupart de leurs qualités. Pourquoi dans les engelures n’employez-vous pas le raifort, de même que vous employez le navet ? Pourquoi dans les affections de l’orifice de l’estomac ne recourez-vous pas au suc de centaurée ou de marrube, à défaut de celui d’absinthe. En effet, ces médicaments ne diffèrent presque pas. Pourquoi, dirons-nous encore, n’employez-vous pas chez les hydropiques le navet au lieu du raifort ? En un mot, il faut rechercher