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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxviii-xxix.



Chapitre xxx. — Les communautés, lors même qu’elles seraient apparentes, n’indiqueraient rien d’utile pour le traitement.


Maintenant on démontrera par les arguments suivants que les communautés, lors même qu’elles sont apparentes, n’indiquent rien d’utile ; car, dirons-nous aux méthodiques, il ne revient pas au même que les communautés elles-mêmes indiquent, ou que les moyens d’indication soient saisis par l’intermédiaire des communautés. Les méthodiques disent donc que les communautés elles-mêmes indiquent ; mais nous, nous disons que l’intelligence des communautés est utile pour la connaissance de ce qui peut fournir les indications particulières ; les théorèmes étant, pour ainsi dire, des communautés, fournissent l’intelligence des cas particuliers. En effet, dans cet aphorisme (I, 3) : « Les lassitudes spontanées annoncent les maladies, » nous comprenons la relation des cas particuliers des lassitudes spontanées avec la pléthore ; il faut rapporter en effet dans le cas cité le mot maladie à la pléthore. La compréhension de l’universel fournit donc l’intelligence du particulier qui peut indiquer le traitement utile.


Chapitre xxxi. — Utilité des théorèmes dogmatiques qui correspondent, en quelque sorte, aux communautés méthodiques. — Manière de constituer ces théorèmes.


Il ne faut pas croire que nous supposons pouvoir, au moyen des théorèmes, saisir directement ce qui indique le traitement convenable, car les théorèmes ne révèlent pas les choses cachées dont on a besoin comme moyen d’indication pour le traitement ; ils enseignent seulement la relation des choses cachées avec les choses apparentes. Nous apprendrons plus exactement l’utilité des théorèmes si nous appliquons ce que nous venons de dire à l’aphorisme (I, 3) : « Les lassitudes spontanées indiquent les maladies. » Que la lassitude soit spontanée, c’est ce que le vulgaire sait, car c’est une chose évidente. Que la lassitude spontanée révèle la pléthore, c’est ce que le vulgaire ignore, car c’est une chose cachée, tandis que les gens de l’art le savent, parce qu’ils ont saisi par le théorème la relation entre la spontanéité et la pléthore. En effet, en prenant son point de départ dans la relation de la lassitude spontanée avec la pléthore, le médecin qui veut faire le