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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.



Chapitre xxxv. — Distinction que les médecins ont faite des espèces de temps pour les maladies et les moyens de traitement.


Maintenant nous montrerons que les temps n’indiquent pas le traitement convenable ; mais, avant de nous occuper de ce sujet, il convient de discourir un peu sur la différence des temps ; or, pour les médecins, il y a deux différents temps : les temps des maladies et ceux des remèdes, car par là le traitement deviendrait évident. Ils disent que les temps [des maladies] sont les mouvements des causes. Il y a quatre différents mouvements : le début, l’augment, le summum, le déclin : ce sont là les noms des temps. Ils disent encore que les temps des moyens de traitement sont les temps opportuns pour les employer ; les temps opportuns sont ceux où ce qui exige l’emploi des moyens de traitement existe et où rien de ce qui est un empêchement n’existe.


Chapitre xxxvi. — Suivant les méthodiques, comme les temps de la maladie et ceux du traitement coexistent, ils sont par conséquent identiques au fond.


On croit généralement [parmi les méthodiques] que les temps des moyens de traitement et ceux des maladies ne diffèrent pas au fond, mais seulement par l’idée, qu’on s’en fait, car on dit que le temps des moyens de traitement et celui de la maladie coïncident. En effet, quand la maladie est arrivée à un certain temps, celui du moyen de traitement est également trouvé. On peut, disent aussi les méthodiques, nommer la même chose de différentes manières en la rapportant à tel objet ou à tel autre ; une même route est appelée tantôt montée et tantôt descente eu égard à la situation relative des gens qui montent ou qui descendent ; il en est de même pour les temps, car le temps de la maladie et celui du moyen de traitement sont les mêmes. Aussi on peut dire soit temps de la maladie, en rapportant le temps au mouvement de la cause, soit temps du moyen de traitement, en le rapportant à l’opportunité de l’emploi de ce moyen. Il arrive donc, ajoutent les méthodiques, que ces deux temps coexistent et qu’il est impossible de proposer un temps ou moyen de traitement sans un temps de la maladie.