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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxxvii.



Chapitre xxxvii. — Réfutation des opinions émises par les méthodiques dans le chapitre précédent.


Nous leur répondrons donc que si les temps des moyens de traitement et des maladies sont les mêmes, et s’ils ne diffèrent pas au fond, il fallait qu’à chaque temps de maladie répondît un temps de traitement. Mais nous n’appliquons pas des moyens de traitement à toute époque de la maladie ; car, dit Hippocrate [Aph., II, 29] : « Dans les commencements des maladies, si vous jugez convenable de mettre quelque chose en mouvement, faites-le ; si la maladie est à son summum, il est préférable de laisser tout en repos. » Par conséquent, les temps des maladies et ceux des moyens de traitement ne sont pas les mêmes. Souvent aussi nous employons les moyens de traitement, comme les purgations et les saignées, quand il n’existe pas de maladie, mais quand on craint qu’il n’en survienne. Ainsi encore, les chirurgiens emploient la saignée chez les malades à qui ils ont fait l’opération de la hernie quand ils leur paraissent replets ; Hippocrate (Aph., I, 3) conseille de diminuer sans retard l’embonpoint porté à l’excès : or cette diminution s’opère par les moyens de traitement. Si donc, au temps du summum des maladies, ce n’est pas le temps de l’administration des moyens de traitement, et s’il en existe au contraire un temps quand il n’y a pas de maladie, il est clair que ces deux temps ne diffèrent pas seulement par l’idée [qu’on s’en fait], mais aussi par le fond. De plus, dans un seul temps de maladie, on peut trouver plusieurs temps opportuns pour les moyens de traitement ; par exemple dans le déclin d’une maladie on emploie des lavements, des onctions, des cataplasmes et la nourriture : il y a un temps particulier pour chacun de tous ces moyens. Quelquefois aussi nous choisissons le même moyen de traitement dans plusieurs temps de la maladie, car on emploie la saignée dans le commencement et dans l’augment des maladies. On voit par là qu’il y a quelque différence fondamentale entre les deux temps dont nous parlons. Outre ce que nous venons de dire, il faut aussi savoir qu’il y a quatre temps dans les maladies, le début, l’augment, le summum et le déclin ; mais ce ne sont pas là des temps pour les moyens de traitement, car ni le début, ni l’augment, ni le summum, ni le déclin ne sont des temps pour les moyens de traitement.