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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

Ensuite on peut déterminer le temps des maladies, aussi bien les temps généraux que les temps particuliers (c.-à-d. la subdivision des temps principaux en temps secondaires). Quant aux moyens de traitement, les temps généraux peuvent être déterminés, mais non pas les temps particuliers, par la raison suivante : les temps des maladies, aussi bien les généraux que les particuliers, se distinguent par un critérium qui est toujours le même, et ce critérium peut être déterminé ; au contraire, les temps des moyens de traitement ne se déterminent pas par le même critérium, et il n’est pas possible de déterminer le critérium des temps particuliers. Nous allons montrer maintenant comment il en est ainsi : les temps des maladies se distinguent par un certain mouvement de la cause, et il y a un début, un augment, un summum et un déclin que nous appelons les temps des maladies, et qui sont les noms de ce certain mouvement de la cause : quand le mouvement qui n’existait pas auparavant chez nous commence à se former, et qu’en se formant il nous tourmente, nous appelons un tel mouvement un commencement de maladie ; si le mouvement grandit et fait des progrès, nous l’appelons augment ; si l’accroissement s’arrête [à son plus haut degré], nous l’appelons summum ; si le mouvement diminue, on l’appelle déclin. Puis donc que les noms des temps sont les mêmes, aussi bien pour la maladie en général que pour chaque paroxysme, et que les criteria restent les mêmes, car on les trouve d’après un certain mouvement de la cause, il est clair qu’on peut déterminer les temps dans les deux cas ; car nous appelons déterminer une chose, par exemple, les causes, les lieux affectés, et ainsi de suite, quand les buts (σκοποί) à l’aide desquels on saisit les particularités peuvent être déterminés. Il est évident que les temps des maladies ne sont pas des durées[1] et que les temps ne sont pas saisis par la durée, ni les temps des maladies en général, ni ceux des paroxysmes partiels ; cela est évident par ce fait que la durée n’est pas la même pour tous les temps et que cependant on les appelle toujours temps. On voit ensuite manifestement que les temps des maladies et ceux des paroxysmes particuliers diffèrent entre eux par ce fait que, durant un même temps de la maladie prise dans son entier, il se passe plusieurs temps de paroxys-

  1. C’est-à-dire des périodes de nombres fixes.