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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

indication différente suivant les circonstances, car elle indique qu’elle doit être enlevée parce qu’elle appesantit, et elle indique le mélange parce qu’elle est irritante. Comment les temps qui ne présentent aucune différence semblable exigeraient-ils des moyens de traitement différents, on ne saurait le dire.


Chapitre xlv. — Que les temps des maladies ne sauraient prescrire d’indications, pas plus pour la quantité ou la qualité des aliments que pour le traitement.


On peut apprendre par ce qui suit que le temps n’indique ni la quantité ni la qualité des aliments ; il est nécessaire que ce qui indique le genre indique en même temps la quantité, car chacune des choses qui indiquent, si elles ne présentent pas de différence, indique le genre de la chose indiquée [également sans différence]. Quand elle subit un changement, elle indique une chose spéciale appartenant au même genre. Puis donc que les forces indiquent le genre d’aliment, elles indiqueront également la quantité et la qualité ; car sans distinction elles indiquent le genre d’aliment ; quand elles acquièrent quelque chose de spécial, elles indiquent une chose spéciale dans le même genre. Il semble qu’Hippocrate prend également les forces pour but de la qualité des aliments quand il dit (Aph., I, 14 ) : « Ceux qui sont dans la croissance ont le plus de chaleur innée, par conséquent ils ont besoin de la plus grande quantité d’aliments, sinon le corps se consume. » II est clair qu’il déduit également la quantité de l’aliment du changement dans les forces, car il dit quelque part (De l’aliment) : « Les aliments ne doivent pas être variés pour les jeunes gens qui ont atteint l’apogée de leur vigueur, mais ils doivent être variés dans l’extrême vieillesse. » II est manifeste, par les passages cités, que les forces, quand elles n’ont rien de spécial, réclament le genre d’aliments, et quand elles offrent des caractères particuliers, la qualité et la quantité. De plus, si les temps des maladies indiquent la qualité et la quantité des aliments, ils l’indiquent en vue de leur conservation ou en vue de leur suppression ; car ce qui indique, indique ou sa conservation ou sa suppression. Si, par conséquent, les temps indiquent la quantité et la qualité des aliments en vue de leur conservation, comment ne serait-il pas ridicule de dire qu’on donne telle ou telle quantité