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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xliv-xlv.

ou qualité d’aliments pour conserver les temps des maladies ? Si ces temps indiquent en vue de leur suppression, il faut que la quantité ou la qualité des aliments présente quelque opposition avec les temps, car il n’y a que les contraires qui suppriment leurs contraires ; or ni la quantité ni la qualité ne sont contraires aux temps, ni au début, ni à l’augment, ni au summum, ni au déclin ; car la même chose ne saurait être contraire à plusieurs à la fois : une même chose unique ne peut naturellement être contraire qu’à une autre chose unique.

Nous montrerons de la même façon que les temps des maladies n’indiquent pas la différence des moyens de traitement ; en effet, si les temps ne fournissent pas d’indication ni pour leur conservation ni pour leur suppression, parce qu’une chose unique ne saurait être contraire à plusieurs à la fois, et qu’il n’existe pas d’autres indications, il est clair que les temps n’indiquent aucun traitement utile ; mais si on fait attention à la nature de ce qui est contraire, on saura qu’ils ne sont pas même contraires, car les contraires sont les choses qui, dans le même genre, sont le plus éloignées les unes des autres, or le temps ne rentre pas dans le même genre que la quantité de l’aliment. Nous avons donc suffisamment prouvé qu’on ne saurait déduire des temps ni la qualité ni la quantité des aliments, ni les différences des moyens de traitement.


Chapitre xlvi. — Que le début n’indique pas qu’il faut empêcher la maladie de s’augmenter, puisque, dans certains cas, le début et le summum coincident.


Nous montrerons maintenant que le début n’indique pas qu’il faut empêcher la maladie de s’augmenter, ce qu’il indique d’après l’opinion des méthodiques ; en effet, comme il y a beaucoup de maladies dont le summum coïncide avec le début, par exemple l’apoplexie et quelques autres affections aiguës, quelle indication pourrait-on dire que le début fournit dans de pareilles affections ? Il n’indiquera pas qu’il faut empêcher la maladie de s’augmenter, car la circonstance que le summum de la maladie coïncide avec le début montrera que le début n’indique rien dans ces maladies, ou qu’il indique quelque autre chose, mais non pas d’empêcher la maladie d’augmenter. II serait très-ridicule, quand on connaît le but (c’est-à-dire, l’intermédiaire entre l’indication et l’indiquant), de dire