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X.


DES LIEUX AFFECTÉS[1].


LIVRE PREMIER.


Chapitre premier. — Synonymie des mots partie et lieu. — Nécessité de reconnaître les affections de chaque partie pour diriger convenablement le traitement. — Galien étudiera cette question dans la Méthode thérapeutique ; il se propose ici d’enseigner la manière de reconnaître les lieux affectés. — Conditions exigées pour arriver à cette connaissance. — Elle se fonde sur la nature propre de la substance des parties ; — sur la nature des substances contenues dans certaines parties ; — sur la nature des excroissances ; — sur celle des corps étrangers ou des formations pathologiques. — Comment on doit s’y prendre pour reconnaître la cause d’un état pathologique local ; exemple pris dans les affections des voies urinaires. — Vanité des recherches d’Archigène sur ces questions. — Quelles sont les recherches auxquelles il faut se livrer pour trouver les lieux affectés, recherches qui sont le fondement de cet ouvrage.


Non-seulement les médecins modernes, mais encore un assez grand nombre de medecins anciens, appellent lieux (τόποι) les parties (μόρια) du corps humain, et ils s’efforcent d’en reconnaître les affections, attendu qu’il convient de varier le traitement suivant la diversité de ces lieux. Toutes les notions utiles que fournit, pour la guérison, un semblable diagnostic sont tracées dans notre ouvrage Sur la méthode thérapeutique (cf. part. VII, xiii). Notre unique but maintenant est d’examiner ici comment on reconnaît les parties affectées. Les parties superficielles tombent promptement sous les sens, en même temps que les formes des affections. Celles qui sont cachées profondément exigent un

  1. Pour la traduction de ce traité , j’ai eu constamment sous les yeux la collation d’un précieux manuscrit du xive siècle appartenant à la bibliothèque Bodleienne (Canonic., n° 44). Ce manuscrit contient de nombreuses scholies marginales que j’ai publiées en grande partie dans mes Notices et extraits des manuscrits, p. 105 et suiv. — Les commentaires sur ce traité ne sont que des amplifications qui n’éclaircissent aucun des passages obscurs. Dans ceux d’Agric. Ammonius et de Th. A. Veiga , j’ai trouvé quelques renseignements historiques utiles. — En lisant ce traité il ne faut pas oublier que Galien a en vue plutôt le diagnostic rationnel ou médiat, que le diagnostic physique ou direct, ou encore immédiat.