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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/483

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GÉNÉRALITÉS SUR LE DIAGNOSTIC DES LIEUX AFFECTÉS.

l’on voit sortir de la blessure l’extrémité d’un lobe d’un poumon, cela indique que le thorax a été ouvert ; il est indifférent de dire que la plèvre a été blessée, ou la cavité du thorax ouverte.

Le lieu affecté se reconnaît aussi parfois aux excroissances. Il existe, en effet, une substance particulière des excroissances, par exemple les fongus, dans les fractures de la tête, quand la méninge est affectée. Il existe une autre substance propre, quand c’est un os de quelque partie qui est affecté. De cette espèce est ce qu’on nomme croûte d’ulcère (ἐφελκίς ; voy. p. 491, note 1). Elle indique, en effet, une ulcération de la partie dont elle paraît avoir été détachée : ainsi elle indique celle d’un des organes urinaires, si elle s’échappe avec l’urine ; celle des organes respiratoires, si elle remonte pendant la toux ; de l’œsophage et de l’estomac, si elle est vomie ; de même encore, si elle sort avec les déjections alvines, elle annonce l’ulcération d’un des intestins.

Une autre espèce de diagnostic se tire de certains signes [qui se manifestent], quand quelque chose contre nature est renfermé dans une région avec laquelle elle est incompatible, par exemple une pierre dans les reins ou la vessie, du pus dans le thorax. À cette espèce appartient le caillot de sang, quel que soit le lieu qui le renferme, ou certaine humeur malfaisante engendrée dans le corps de l’animal ou introduite du dehors.

Ce fait a soulevé parmi beaucoup de médecins modernes une question sans utilité, il est vrai, pour la pratique de l’art médical, mais qui contient des vues spéculatives. Ils se sont demandé si de telles choses contre nature, engendrées en nous, rentrent dans le genre des lieux affectés, ou si, aucun lieu n’étant affecté, l’animal souffre seulement par la présence de cette cause contre nature. Qu’un tel problème soit inutile, comme je le disais, c’est ce qu’il est facile de reconnaître, en réfléchissant que l’utilité pour l’art résulte du diagnostic. Ainsi supposez une personne qui, depuis trois jours, n’a absolument pas uriné, est-ce que nous ne rechercherons pas immédiatement dans quelle partie du corps est la cause du mal ? Est-ce dans les reins, dans les uretères, dans la vessie ou dans l’urèthre ? Nous ne la chercherons certes pas dans le foie, le poumon, la rate, l’estomac et le cœur, ni dans quelque autre partie, parce qu’aucune de celles-ci n’est un organe urinaire. Mais si nous ignorions que la sécrétion de l’urine a lieu