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DES LIEUX AFFECTÉS, I, i.

d’abord dans les reins, qu’ensuite l’urine arrive par les uretères dans la vessie, que de là elle est évacuée de la façon que nous avons indiquée dans nos discussions Sur les facultés naturelles (I, viii), nous ne pourrions rien découvrir de cela. Il ne suffira même pas d’aller jusque-là ; car il est préférable de rechercher, parmi les causes énoncées, quelle peut être la cause de la rétention d’urine.

Voici la route à suivre dans cette investigation : s’enquérir de tous les symptômes présents et passés, en examinant par soi-même les symptômes actuels, et en s’informant des symptômes passés, non-seulement auprès du patient, mais encore auprès de ses proches (voy. Hippocrate, Aph., I, 1). Qu’il existe, par exemple, une tumeur à la région nommée pubis, tumeur qui indique clairement que la vessie est remplie dans une certaine limite, et que l’émission de l’urine soit complétement supprimée, n’est-il pas évident qu’il faut ou que la puissance qui pousse l’urine au dehors soit abolie, ou que le conduit de l’urèthre soit obstrué ? On examinera donc d’abord si cette puissance peut être abolie, en se rappelant comment s’opère l’évacuation de l’urine chez les personnes bien portantes, et qui jouissent de leur volonté, le muscle qui entoure circulairement le col de la vessie cessant son action, tandis que la vessie elle-même agit. L’action du muscle dépend de notre volonté, celle de la vessie est involontaire et physique. En effet, nous avons démontré dans nos commentaires Sur les facultés naturelles, que dans presque toutes les parties du corps, il existe une faculté séparative des superfluités, faculté que tous les animaux possèdent incessamment, et dont ils font usage quand ils sont gênés par ces superfluités. Quand donc cette faculté vient à être atteinte, il en résulte parfois l’affection nommée ischurie. Mais si vous établissez le patient de façon que le col de la vessie soit dans une position déclive, et qu’avec vos mains vous pressiez la tumeur contre nature, l’urine sera expulsée. Si cet essai n’amène aucun résultat, il faut renoncer à l’idée que la cause du mal réside dans la paralysie, et supposer que l’urèthre est obstruée. En effet, la paralysie du muscle qui entoure l’urèthre produit, non pas l’ischurie, mais l’émission involontaire de l’urine (voy. Utilité des parties, V, xvi et Dissert. sur la physiol.).

De combien de modes le conduit du col de la vessie qu’on