Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/496

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
484
DES LIEUX AFFECTÉS, I, iii.

soit par la propriété de la substance expulsée, soit par les matières qu’elle renferme. Nous avons dit aussi que parfois il est possible, à l’aide des excroissances, de former une conjecture sur les lieux affectés. Ces choses rentrent dans l’espèce des symptômes ; elles offrent entre elles une grande variété, et nous en reparlerons plus tard.


Chapitre iii. — En combien d’espèces les affections et leurs causes doivent être divisées pour arriver au diagnostic des lieux affectés. — Des affections et des causes fixes ou passagères ; des affections sympathiques (secondaires) et des affections idiopathiques (primitives). — Nécessité de bien préciser le sens des mots techniques, car leur bon emploi touche au fond même des doctrines. — Y a-t-il ou non lésion de la coction eu égard aux diverses espèces de corruption des aliments.


Reprenons maintenant notre discours à son point de départ, en cherchant pour les parties à découvrir les signes qui indiquent les affections de chacune d’elles, soit qu’on les considère en qualité de substance spéciale, soit en qualité d’organe. Dans l’un et l’autre cas, nous séparons et distinguons des affections déjà formées celles qui se forment encore et n’ont pas une constitution fixe ; nous distinguons des causes contenues dans la partie même affectée celles qui ne font qu’y passer. Il est de toute évidence que des modes susdits il se formera quelques modes composés. Nous distinguerons aussi les affections survenues par sympathie, avec une autre partie, des affections idiopathiques ; car il est plus convenable de dire idiopathie, et non pas protopathie (comme c’est l’habitude des médecins), en opposant dans la classification l’affection sympathique à l’idiopathique. Voulant donner des dénominations justes, nous dirons que l’affection secondaire ou postérieure est opposée à l’affection primaire, tandis que l’idiopathie est opposée à la sympathie. Ainsi il peut arriver souvent qu’une même partie soit malade à la fois sympathiquement et idiopathiquement, lorsque dans la partie affectée sympathiquement s’est formée une diathèse permanente ; or nous ne dirons pas, dans ce cas, que l’affection est primaire, mais qu’elle est secondaire et idiopathique. Cela se voit clairement aussi dans les affections externes. C’est ainsi que, chez un individu pléthorique, un bubon énorme venant à naître à la suite d’un ulcère, tandis que l’ulcère se cicatrise, le bubon persiste, dégénérant soit en une inflamma-