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GÉNÉRALITÉS SUR LE DIAGNOSTIC DES LIEUX AFFECTÉS.

tion suppuratoire, soit en une affection squirrheuse, que l’on appelle strumes. Personne ne verrait une protopathie dans de semblables maladies, précédées d’une autre affection sur laquelle elles se sont implantées. Les affections nées par sympathie peuvent passer à l’état d’idiopathie, comme si une protopathie s’était déclarée dès le principe.

Nous rappellerons utilement dans la circonstance actuelle ce que nous avons dit dans notre livre Sur les termes médicaux (ouvrage perdu) où nous traitions de leurs significations confondues à tort par un certain nombre de médecins et de philosophes modernes. En effet, le mot affection opposé au mot action est d’une utilité considérable ; car agir (ἐνεργεῖν) se dit d’une partie qui tient son mouvement d’elle-même ; être affecté πάσχειν) de celle qui tient son mouvement d’une autre. Or, le mouvement étant de deux sortes, altération et translation, quand l’altération arrive à une diathèse permanente, elle se nomme maladie attendu que la diathèse est alors un état contre nature. Mais par abus souvent aussi on nomme affection une semblable diathèse. En sorte que si l’on se conforme à la diction des Grecs on dira plutôt des parties où il existe des mouvements contre nature, qu’elles sont affectées, tandis que pour les parties qui ont des diathèses contre nature, si l’on veut s’exprimer régulièrement, on dira d’elles qu’elles sont malades plutôt qu’affectées ; par abus on dira non-seulement qu’elles sont malades, mais encore qu’elles sont affectées.

Je vais encore répéter ce que je ne cesse de dire : dans l’enseignement scientifique, le maître peut, comme il le veut, prononcer le mot et indiquer ce qu’il signifie, puis immédiatement passer à l’explication des choses. Pour moi, si je mentionne ici les significations, c’est que bien des gens, non contents de détourner le vrai sens des termes grecs, blâment encore ceux qui les emploient bien. Tels sont ceux qui prétendent dans les lésions d’actions que souvent les parties ne sont nullement affectées parce qu’elles n’ont pas encore contracté une diathèse durable, par exemple dans la céphalalgie qui résulte des humeurs contenues dans l’estomac. En changeant de raisonnement, si on voulait disputer sur les mots on les interpréterait plus exactement en disant que la tête est affectée quand elle éprouve une affection sympa-