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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/506

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DES LIEUX AFFECTÉS, I, vi.

corps entier, variable, selon qu’elle provient du foie ou de la rate, ne saurait échapper à un œil exercé, non plus que celle produite par les hémorrhoïdes. Il existe très-peu de signes propres des affections mêmes qui n’indiquent pas le lieu affecte. En effet, les lésions de la fonction indiquent seulement la partie affectée ; les différences des lésions révèlent l’affection de la partie. Ce sont là les seuls signes propres aux affections, ceux qui surviennent d’une certaine façon accidentelle[1]. Cela sera expliqué plus clairement dans tout le courant de l’ouvrage. On y trouvera les signes communs à la fois à l’affection et au lieu affecté, ou à deux affections ou à deux parties.


Chapitre vi. — Une fonction peut être lésée sans que les organes soient affectés, mais seulement parce que la matière de la fonction ou n’arrive plus, ou arrive mal, ou arrive viciée à l’organe ; par exemple l’air pour la voix, l’influx nerveux pour les muscles ; diverses observations rapportées à ce propos par Galien. — De telles affections doivent être appelées plutôt sympathiques que celles qui se produisent dans une partie par suite de vapeurs ou d’humeurs qui viennent d’une autre partie. — Que le sentiment et le mouvement peuvent être lésés indépendamment l’un de l’autre. — Nécessité de connaître l’anatomie des nerfs et des muscles pour reconnaître et traiter les lieux affectés. — Importance qu’il y a à savoir la cause et le point d’origine des paralysies pour y porter un remède efficace (voy. III, xiv).


Pour le moment, je veux terminer ce livre, en ajoutant une considération sur les lieux affectés idiopathiquement et sympathiquement. Je rappelle d’abord, car cela a déjà été dit (ch. iii), qu’il était plus convenable d’appeler idiopathie l’affection nommée protopathie par les autres médecins. Il importe peu, du reste, qu’on l’appelle protopathie ; il vaut mieux ne pas discuter sur les mots et connaître les différences des choses. Quand l’intelligence est troublée par suite d’une affection de l’estomac, soit par des vapeurs, soit par des humeurs malignes qui remontent à l’encéphale, on ne saurait dire ni que l’encéphale est affecté primitivement, ni qu’il est complétement exempt d’affection, mais le mot

  1. Par exemple quand les ongles se recourbent dans la phthisie, etc. — Après cela vient une phrase qui ne se relie en aucune façon, ni à ce qui précède, ni à ce qui suit, et qui paraît évidemment déplacée, soit qu’elle appartienne réellement à Galien, soit qu’il s’agisse d’une glose marginale. Je l’ai reportée dans le chapitre suivant, entre deux crochets, là où elle paraît le mieux s’encadrer.