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QUE LA THÉRAPEUT. DÉPEND DU DIAGNOSTIC LOCAL.

Soit la pleurésie : que dans la pleurésie la plèvre soit affectée, cela est démontré par la douleur qui s’y manifeste. Mais chez les pleurétiques, l’inflammation attaque-t-elle ce qu’on appelle membrane ou tunique enveloppante, peu importe, ou quelque autre partie des côtés ; ou le poumon même est-il nécessairement affecté dans ses lobes, ou est-il complétement exempt d’affection, c’est une chose qu’il n’est pas nécessaire de savoir, selon les partisans de l’empirisme (voy. les deux traités Sur les sectes). Ils ont vu déjà un grand nombre de pleurétiques guéris, les uns par leurs maîtres, les autres par eux seuls, d’après la méthode décrite par Hippocrate dans son livre Sur le régime dans les maladies aiguës, ils savent parfaitement quels médicaments peuvent les soulager ou leur faire du mal ; ils ont dans leur mémoire des distinctions fondées sur des signes très-apparents, qui leur indiquent dans quel cas la saignée est opportune ou ne l’est pas. Quant aux fomentations nécessaires en pareilles circonstances, aux cataplasmes, au régime, aux laxatifs, une longue expérience leur fournit à cet égard une indication suffisante. Par quel motif Hippocrate ou quelque autre avant lui, ont-ils été poussés à trouver ces remèdes ? Ils avouent l’ignorer. Il suffit, disent-ils, qu’on use à propos des remèdes découverts, comme on voit faire les autres artisans ; car ni le forgeron, ni le charpentier, ni le cordonnier ne recherchent comment ont été découverts les arts qu’ils exercent, mais ils acquièrent de la réputation en exécutant ce qu’ils ont appris de leurs maîtres et ce dont une expérience personnelle leur a confirmé l’utilité.

Pour moi, à dire vrai, quand j’entends raisonner ainsi les médecins empiriques, je considère d’abord comme très-concluants leurs discours, et je ne trouve pas très-fortes les objections proposées par les dogmatiques. Mais de même que, dans toutes les circonstances de ma vie, je me suis toujours gardé d’une approbation précipitée, de même à cet égard, j’ai longtemps recherché, à propos de la découverte même des médicaments applicables aux maladies, si j’ai besoin de quelque indication logique, ou s’il me suffit de ce que l’expérience de mes maîtres ou la mienne m’ont enseigné. Je vais donc exposer aux amis de la vérité ce que, après de longues recherches, et prenant les Dieux à témoin de ma sincérité, je regarde comme l’opinion préférable. Je n’ai pas de motif de tromper, comme ceux qui, instruits dans une seule secte, ne