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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/562

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DES LIEUX AFFECTÉS, III, v.

une application de ventouses à la tête rétablira-t-elle la mémoire ? En vertu de quel raisonnement as-tu conseillé ces remèdes ? Maintenant encore, en visitant des malades, je vois les médecins dans leurs consultations se demander par quel motif ils ont conseillé ce remède de préférence à tel autre, et ce sont des médecins qui ne négligent pas les plus petits moyens, à plus forte raison un moyen aussi important qu’est l’application d’une ventouse. Quant à moi, l’eût-il même appliquée sur le thorax, à l’endroit où est placé le cœur, je ne puis imaginer en quoi elle eût soulagé le père de Marsus ; sans compter que même l’eût-il appliquée sur la poitrine, la phrase citée tout à l’heure n’indique pas qu’il fallût scarifier ou non la peau en plaçant les ventouses. La diathèse, en effet, pouvant être froide et sèche, si le cas se présente ainsi, il est extrêmement dangereux de tirer du sang.

L’emploi de ventouses seules est utile pour réchauffer ; autrement il ne l’est en aucune façon ; car les ventouses attirent à elles l’humeur située très-profondément, et cela est très-contraire à une diathèse sèche. Comme nous ignorons encore quelle diathèse affecte les régions de l’encéphale et des méninges, il n’est pas prudent d’opérer une révulsion à l’extérieur à travers le crâne. Archigène aurait donc du commencer par dire d’une certaine façon : puisque l’affection de la tête est froide et humide, le point capital du traitement dans une semblable diathèse est de réchauffer et de sécher, et on doit employer les agents de la matière médicale propres à obtenir ce résultat.

Revenu à grand’peine de mon étourdissement, je continuai ma lecture, espérant trouver, sinon avec ordre, tout au moins sans ordre, quelque considération du genre de celle que je citais tout à l’heure comme exemple. Je trouvai la liste des médicaments très-échauffants et très-desséchants, au point qu’Archigène échauffait toute la tête à l’aide d’un remède appelé par lui sinapisme, sinapisme qui était excessivement violent (voy. Oribase, t. II, p. 885). Il prescrit, en effet, la moutarde enlevée, de répandre de la soude brute sur la tête, puis d’y faire une affusion d’eau chaude ; or, l’on ne saurait trouver dans la médecine de remède plus violent. En effet, cette médication cause une douleur semblable à celle du cautère, mais son action est plus prolongée. Archigène lui-même dit en continuant : « Ce remède occasionne une dou-