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DES LIEUX AFFECTÉS, III, vii.

sure, l’un par l’humidité et l’autre par la sécheresse du tempérament, de même le plus et le moins dans l’insomnie et le sommeil suit le plus et le moins dans l’humidité et la sécheresse. Les dyscrasies de cette espèce se produisant de deux façons, comme il a été démontré, le mode de chaque diathèse sera double, l’un pour les humeurs humides et sèches, l’autre pour les corps mêmes, lorsque les solides sont frappés des mêmes dyscrasies que les liquides. Outre ces deux dyscrasies contraires, il en résulte une autre du mélange des deux, comme dans le coma vigil, où il y a excès des humeurs phlegmatique et bilieuse. Les mêmes modes des dyscrasies simples et de la dyscrasie double se rencontrent dans l’opposition du chaud et du froid. Ainsi la bile, j’entends évidemment la bile jaune, étant mêlée au phlegme, il résulte une diathèse par le mélange du chaud et du froid. Si, même dans les parties solides du corps, il est reconnu que la diathèse composée des diathèses contraires se produit, il en résulte trois dyscrasies pour chaque combinaison de qualités opposées. Toutes les affections de cette espèce naissent dans l’encéphale, et elles diffèrent les unes des autres, non-seulement par la variété des mélanges, et aussi par le plus et le moins qui se rencontre dans les diathèses simples et composées, mais encore parce que les dyscrasies surviennent tantôt dans les ventricules, tantôt dans les vaisseaux de l’encéphale tout entier, tantôt dans l’humeur disséminée à travers la substance du cerveau, et, en outre, en quatrième lieu, quand le corps même du cerveau devient intempéré.


Chapitre vii. — Comment il faut rechercher la nature des dyscrasies qui causent les affections psychiques. — Division de ces affections en primitives ou sympathiques.


Il faut donc observer le sommeil de ceux qui ont perdu la mémoire ou l’intelligence ; car la folie résulte de la perte de l’intelligence. Il faut remarquer si les malades sont très-portés ou modérément portés au sommeil, ou si, dès le principe, ils n’y sont pas enclins, mais sont, sous ce rapport-là, dans leur état normal. De cette façon, vous trouverez quelle est la dyscrasie dominante. Il faut observer encore s’il est rendu par le nez et la bouche des matières descendues de la tête, ou si ces parties paraissent sèches. Vous pourrez par là conjecturer la diathèse comme pour le ca-