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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

tarrhe et le coryza. En effet, pour ces affections, la qualité et la quantité des matières excrétées, avec l’observation des causes précédentes, indiquent la diathèse de la tête, soit chaude comme dans l’échauffement, soit froide comme dans la réfrigération. Si l’on ne distingue tous ces points, il est impossible de trouver le traitement qui convient à chaque diathèse. Ainsi, dans les cas de perte ou de lésion grave de la mémoire, la dyscrasie est toujours froide, et il convient de réchauffer, mais non pas nécessairement de dessécher, non plus que d’humecter. Si l’humidité s’y joint, il faut dessécher ; si c’est la sécheresse, il faut humecter. Si la dyscrasie se trouve dans un état mixte, il faut la maintenir dans cette situation. J’ai connu un individu qui avait perdu, ou peu s’en faut, la mémoire, et dont le raisonnement était lésé par suite de son application à l’étude qui lui faisait négliger le sommeil. J’ai connu aussi un vigneron qui, par excès de travail dans ses vignes, et par un régime peu nourrissant, éprouva les mêmes affections. L’un et l’autre avaient évidemment éprouvé du dommage sous l’influence exclusive des desséchants et des échauffants, et ils furent soulagés par les humectants unis aux échauffants.

Des lésions des fonctions dirigeantes se manifestent encore avec la fièvre, comme dans la phrénitis et le léthargus. Il s’en manifeste aussi sans fièvre, comme dans la manie et la mélancholie ; elles peuvent tenir également à des affections soit sympathiques, soit primitives de l’encéphale. Les affections primitives se distinguent par la complète évolution des symptômes propres à l’encéphale ; elles sont persistantes et naissent primitivement, sans être précédées d’autres affections. Dans les autres, les symptômes propres à l’encéphale n’arrivent pas à leur entier développement ; elles n’ont pas le même degré de persistance, et surviennent à la suite d’autres affections. Il faut se rappeler que, parmi les affections sympathiques, il y en a qui n’existent réellement que pendant le temps où elles sont en voie de formation (c’est-à-dire, aussi longtemps que dure la cause qui y a donné naissance) ; elles disparaissent avec les causes qui les ont produites, tandis que celles qui ont déjà donné lieu à une diathèse permanente des parties sympathiquement affectées persistent, quand bien même ces causes viennent à cesser.

Les affections des fonctions dirigeantes naissent toutes dans l’encéphale ; c’est un point sur lequel sont d’accord tous les mé-