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DES LIEUX AFFECTÉS, III, x.

qui reçoivent la nourriture de l’estomac et que leur sang est épaissi. Ce qui indique une obstruction dans ces veines, c’est d’abord que le corps ne reçoit pas la nourriture et qu’elle reste dans l’estomac sans être élaborée, tandis qu’auparavant ces canaux la recevaient et en rejetaient la plus grande partie dans le ventre inférieur, et ensuite que le lendemain on vomit, attendu que l’aliment n’a pas été distribué dans le corps. On comprend facilement, par les ardeurs qui surviennent chez eux et par ce qui se passe après l’ingestion des aliments, que la chaleur de ces malades excède la chaleur naturelle. En effet, ils paraissent soulagés par les aliments froids. Or, de pareils aliments refroidissent et éteignent le feu de l’estomac. » — À ces observations, Dioclès en ajoute d’autres, ainsi exprimées : « Quelques-uns disent que dans de pareilles affections l’orifice de l’estomac contigu à l’intestin est enflammé, et qu’à cause de l’inflammation il est obstrué et empêche les aliments de descendre dans l’intestin au temps voulu. Il résulte de là que, séjournant dans l’estomac plus que le temps convenable, ils engendrent les tumeurs, les ardeurs et les autres accidents déjà signalés. » — Tels sont les symptômes énumérés par Dioclès ; il a omis dans la liste les plus essentiels de toute la série qui caractérisent la mélancholie et l’affection flatulente et hypochondriaque. II les a omis, ce me semble, parce qu’ils étaient manifestement indiqués par la dénomination de la maladie, Hippocrate ('Aph. VI, 23) nous ayant enseigné que, si la crainte et l’abattement persistent longtemps, cela indique une affection mélancholique. Pourquoi, dans l’énoncé de la cause, Dioclès décrit-il les causes des autres symptômes et n’explique-t-il pas celle de la lésion même de l’intelligence ? C’est cependant une question qui mérite examen. En effet, qu’il y ait excès de chaleur des veines de l’estomac ou inflammation de la région du pylore, il omet d’expliquer pourquoi les symptômes mélancholiques suivent ces accidents. Que le ventre se remplisse de pneuma flatulent, qu’ensuite il en soit soulagé par des éructations et de plus par les vomissements indiqués par Dioclès, cela est bien évident, quoiqu’il n’en ait pas parlé. Mais il était difficile de rattacher les symptômes propres de la mélancholie à l’affection de l’estomac qu’il venait de décrire. Ajoutons donc cela, et expliquons clairement quelle est la diathèse de l’estomac dans de semblables affections.