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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/590

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DES LIEUX AFFECTÉS, III, xiv.

de pneuma produisent des douleurs toniques, ainsi nommées parce qu’elles engendrent une sensation de tension. Les douleurs produites par les superfluités bilieuses sont mordicantes. Celles qui résultent de plénitude causent un sentiment de pesanteur. Si la plénitude provient d’humeurs chaudes, elle est accompagnée de rougeur et de chaleur ; si les humeurs ne sont pas chaudes, elle n’a pas ces caractères.

II est des gens qui éprouvent des douleurs continuelles de tête après avoir bu un peu trop de vin ou pour l’avoir bu trop pur, surtout si ce vin est naturellement chaud ; ou encore pour avoir respiré des odeurs chaudes, le styrax, le cuphi d’Égypte, et généralement les parfums chauds brûlés, certaines gens même ne peuvent supporter l’odeur de l’encens. Il est naturel qu’une sensibilité supérieure cause ces douleurs chez quelques-uns, comme il arrive chez beaucoup de personnes pour l’orifice de l’estomac. En effet, chez certains individus cet organe est tellement sensible, qu’il ne supporte ni vinaigre piquant, ni moutarde, ni autre substance semblable. Chez d’autres, il arrive presque à être insensible : aussi, tandis que leurs éructations, leurs vomissements ont des qualités tellement extraordinaires, et exhalent parfois des odeurs si infectes que personne ne les peut supporter, eux-mêmes éprouvent à peine une sensation de mordication. Il est donc possible qu’il existe de pareilles différences dans l’encéphale, en sorte que quelques individus supportent sans en être gênés, et comme s’ils en étaient bien éloignés, les mêmes odeurs qui incommodent d’autres personnes. On voit donc évidemment que de telles maladies ont toutes leur siége dans la tête.


Chapitre xiv. — Du siége de l’apoplexie, de la paralysie et des convulsions. — Des divers degrés de paralysie et d’apoplexie. — Observations tirées de la pratique de Galien. — Celle du sophiste Pausanias se trouve déjà dans le chapitre vi du livre I (voy. sur Pausanias, Philostrate, Vies des sophistes).


La paralysie et les convulsions du corps entier, et de ce genre est le tétanos, ne peuvent être reconnues par les sensations[1] comme

  1. On sent bien, en effet, que la céphalée est dans la tête, mais non pas que la paralysie et les convulsions y ont leur siége.